Les derniers jours n’ont pas apporté les évolutions attendues par les médiateurs et les signataires du document d’Alger. Pour l’heure la situation n’a pas évolué et la CMA n’a pas donné de signes tangibles quant à sa volonté de signer rapidement.
Lors du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, estime désormais que le temps joue contre le processus et que cette situation favorise les groupes terroristes et narcotrafiquants. Pour le ministre, la Coordination doit parapher le document avant la fin avril.
De son côté la CMA, explique qu’on veut lui forcer la main et cacher les problèmes politiques derrière la crise sécuritaire.
Soumaïla Cissé, le leader de l’opposition, se dit quant à lui très inquiet et parle désormais de blocage du processus. La médiation, elle, n’a plus fait de déclaration ces derniers jours. Enfin, la Minusma aborde une semaine délicate. Les résultats de l’enquête sur les manifestations du mois de janvier à Gao devraient être communiqués dans les prochains jours. Ce qui pourraient faire monter la pression contre la mission et par effet de ricochet impacter les efforts diplomatiques en cours .
Alors que le processus des négociations d’Alger est dans l’impasse, l’Union africaine vient de rendre public son rapport sur les pourparlers inter-Maliens. Il a été présenté lors de la 496ème réunion du Conseil de paix et de sécurité en fin de semaine à Addis-Abeba. Si l’Union africaine se « félicite des avancées » dans ces négociations, elle invite en revanche la Coordination des mouvements armés à parapher le projet d’accord de paix du 1er mars dernier à Alger.
Ce rapport de l’Union Africaine est un document de huit pages, qui présente la crise malienne de façon générale, et en particulier le processus de négociations entre Bamako et les groupes armés. L’UA a constaté dans ce rapport, « l’évolution positive » des pourparlers de paix et a félicité le gouvernement malien et la plate-forme d’avoir paraphé le projet d’accord de paix d’Alger.
Le texte, explique l’Union Africaine, est « un document équilibré » qui offre une « opportunité de paix pour trouver une solution négociée et consensuelle à la crise ». Cela, dit-elle, « dans le respect de la souveraineté, de l’unité, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc de la République du Mali ».
L’Union Africaine a exhorté la CMA à parapher le projet d’Accord du 1er mars. L’Organisation panafricaine, estime ce paraphe « indispensable pour s’inscrire dans une dynamique de paix et dans l’intérêt supérieur des populations du Nord ».
La communauté internationale a « un rôle essentiel » à jouer dans ce processus. L’Union Africaine et les partenaires internationaux du Mali se disent disposés à assumer ce rôle. L’objectif, explique le rapport, est de « contribuer à améliorer la situation sécuritaire » dans le Sahel, notamment face au défi du terrorisme.