Le gouvernement malien et la médiation internationale ont écarté toute discussion du contenu de l’accord de paix d’Alger. Chacun a appelé de nouveau la CMA à parapher le document en l’état et dans la forme présentée à Alger etf cela sans délai.
La médiation internationale précise, dans un communiqué, que « la procédure du paraphe engagée à Alger le 1er mars signifie bien que la négociation est parachevée ». Elle rappelle que « l’accord n’a pas la prétention de résoudre à la fois et dans l’immédiat tous les problèmes posés ».
La médiation dit avoir pris « bonne note » des exigences présentées lors de la rencontre de Kidal. Elle ajoute que certaines observations pourraient être prises en compte « dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord ».
De son côté, le gouvernement a affirmé hier par son porte parole, Choguel Maïga, « de manière solennelle que le paraphe du document, en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations sur son contenu et appelle la médiation à ses responsabilités en tant que garant du processus de paix ».
Bamako « lance un appel solennel à tous les mouvements qui ne l’ont pas encore fait pour parapher sans délai l’accord de paix ».
Selon Choguel Kokala Maïga le porte-parole du gouvernement, « le Mali a fait des compromis pour la paix, même si un certain nombre de ses réserves n’ont pas été prises en compte. Bamako invite la communauté internationale « à prendre ses responsabilités ».
Le porte-parole du gouvernement, Choguel Kokala Maïga, au micro de Imirana Kilou Maïga :
« Le gouvernement a paraphé cet accord en toute responsabilité et en toute bonne foi malgré la non prise en compte de son mémorandum de 12 pages d’amendements remis aux membres de la médiation. Car il est pleinement engagé dans la recherche de compromis dynamique pour le retour de la paix au Mali. Le gouvernement est allé vers un compromis dynamique, sinon il avait aussi des réserves sur le document produit par la médiation. Je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas de blocage, nous sommes à une étape que nous pensons pour pouvoir franchir avec l’appui de tous les Maliens, de toute la communauté internationale et avec la compréhension de nos frères qui sont dans les mouvements armés. Dans quelques jours, sinon aujourd’hui, nous prendrons des initiatives d’envergure au niveau national pour montrer que le peuple malien dans la totalité de ses composantes, aujourd’hui, adhère à cet accord ».
Après la déclaration du gouvernement excluant toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations, la Coordination des Mouvements de l’Azawad a réaffirmé sa disponibilité à continuer le dialogue. Selon un de ses responsables, la CMA est toujours en attente de la réunion prévue lors de leur rencontre de Kidal avec la médiation : « Attaye Ag Mohamed chargé des droits de l’homme du MNLA joint au téléphone par Intalla AG Bilal :
« Nous avions exprimé notre disponibilité à continuer à discuter afin qu’ensemble, on puisse trouver une paix qu’on n’a pas sans la conciliation des parties. Ceci est indispensable. Le gouvernement, après ce communiqué s’apprête déjà à assumer toutes les responsabilités morales et juridiques de ce qui adviendra d’une quelconque conséquence sur le terrain. Nous avions laissé une porte ouverte en disant qu’il y a des points essentiels qui sont indispensables à la marche, et même à la survie de ce premier document. Cependant, la mission internationale qui est arrivée à Kidal, a bien dit que certains de nos amendements peuvent être pris en considération et que très ultérieurement des rencontres seront organisées, nous sommes dans cette attente-là ».
La médiation internationale est catégorique dans ses conclusions : « la négociation est terminée » depuis le paraphe du document à Alger. Selon le représentant spécial de l’Union africaine au Mali, « les groupes armés de la coordination doivent se décider vite ».
Pierre Bouyoya, chef de la Mission de l’Union africaine au Mali, joint par Issa Fakaba Sissoko : « De notre côté, au niveau de la médiation, nous leur avons dit que la négociation est terminée. Nous attendons qu’ils fassent un pas. Jusque là, nous ne considérons pas qu’ils ont rejeté complètement le projet d’accord ».
Peut-on parler aujourd’hui d’échec de la médiation internationale ?
« Non ! Vous savez la conclusion de dossiers de ce genre est toujours difficile. Aujourd’hui, nous restons toujours en contact avec ces mouvements. Nous essayons de les convaincre. Nous leur avons suggéré une porte de sortie. Nous attendons leur réaction, mais nous n’osons pas parler d’échec pour le moment. Bien sûr à partir d’un certain temps, on va tirer les conclusions. Mais on y est pas encore ».
Quelle est la date fixée pour la signature définitive de l’accord ?
« Cette date n’est pas encore fixée, mais on a dit dans le meilleur des cas, avant la fin du mois de mars ».