Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé hier la CMA à parapher l’accord de paix conclu dimanche à Alger avec le gouvernement malien.Cet accord encore inachevé est actuellement suspendu à la signature des groupes armés du nord qui ont réclamé un délai pour consulter leur base.
Par la voix de l’ambassadeur français François Delattre, les 15 pays membres du Conseil de sécurité «encouragent les groupes armés de la Coordination à parapher l’accord». Ils ont aussi invité toutes les parties à le signer et à «s’engager pour sa pleine et sincère mise en œuvre».
Le Conseil a «salué le projet d’accord comme une étape importante vers la conclusion d’un accord global et inclusif pour une paix durable au Mali». Les 15 pays membres ont aussi salué les efforts de médiation de l’Algérie et «l’esprit de compromis» qui a présidé aux négociations d’Alger.
La Coordination des mouvements de l’Azawad, a demandé un délai supplémentaire pour consulter les populations qu’elle représente. Elle n’exclut pas de parapher le texte en cas d’approbation de la population et évoque la possibilité d’une signature prochainement.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad se refuse pour l’instant à tout commentaire et ne souhaite pas réagir à la déclaration du conseil de sécurité.
Selon le ministre de la réconciliation « le futur accord de paix définitif que le Mali signera avec les groupes armés, ne sera pas à l’image des précédents ». Pour Zahabi Sidi Ould Mohamed, la présence de la communauté internationale dans la mise en œuvre de l’accord et la méthode adoptée dans le processus de paix, sont autant de « garanties qui rassurent ». Il l’a dit au micro de Issa Fakaba Sissoko.
« Cette fois-ci nous avons la conviction qu’il y a une volonté réelle de tous les amis du Mali de l’accompagner dans la mise en œuvre dudit accord. Ceci constituera une différence fondamentale entre le futur accord de paix et les précédents au Mali. A cela il faut ajouter tout ce processus de consultations pré-accord. Je veux parler des assises nationales comme celles sur la décentralisation, la consultation des forces vives, les rencontres au niveau des régions, etc. Cela n’a pas été fait dans le cadre des précédents accords. Cette fois-ci, nous avons préféré adopter cette méthodologie qui diffère fondamentalement de celle adoptée auparavant. La méthode a beaucoup changé et l’Etat a fortement impliqué les populations avant de signer un document ».