Courte pause à Alger dans les négociations entre Bamako et les groupes armés du Nord. Les journées d’hier et d’aujourd’hui ont marqué le pas. Mais les réunions internes se poursuivent. Selon plusieurs sources, les choses devraient reprendre dans les prochaines heures pour des discussions de fond sur le pré-accord.
Issa Fakaba Sissoko, notre envoyé spécial à Alger a fait le point.
« La médiation ne nous a rien dit pour l’instant », expliquent les représentants des trois délégations. Après les séries de rencontres mardi entre le médiateur algérien et les trois parties sur le document de pré-accord, le processus d’Alger semble observer une pause. Ce ralentissement n’empêche pas les délégations de se concerter entre-elles. « En attendant les prochaines phases décisives » expliquent les délégations.
Ce matin, la cellule de communication de la coordination des mouvements armés, a confirmé l’arrivée de nouveaux membres de sa délégation. Ils devraient renforcer l’équipe déjà présente à Alger.
Du côté du gouvernement et des mouvements armés de la Plate-forme, on se montre peu bavard. Le mot d’ordre est de parler peu et de négocier plus.
Après les réserves et les amendements des parties sur le document de pré-accord, la médiation devrait procéder très prochainement à des discussions de fond en vue d’élaborer un document final devant être paraphé à Bamako. En attendant, les parties continuent à camper sur leurs positions respectives mises dans le pré-accord.
On l’a appris en fin de matinée, une rupture est intervenue au sein de la coordination des mouvements armés. Le MAA dissident a officiellement annoncé aujourd’hui qu’il se retire totalement de la coordination. Conséquence, le mouvement armé se rallie à partir d’aujourd’hui au gouvernement dans le processus d’Alger. Aly Idriss Ould Hamaha, président du MAA dissident est interviewé par Mohamed Salaha.
« Ce que je vois personnellement qui est la réalité des choses, c’est de revenir vers l’essentiel. L’essentiel c’est d’apaiser les tensions entre nous les gens du nord, entre les arabes, les touaregs, les peuhls et les songhois, c’est ce qui est primordiale pour moi. Aujourd’hui je demande tout simplement l’apaisement entre les gens, la mesure des confiances pour aller vers des accords justes et définitifs. J’appelle les uns et les autres à la retenue et de revenir au sens réel du combat, la justice, le développement, l’éducation et la santé. On a pris les armes, c’était contre un système, contre un état à l’époque putschiste et avant ça un état dirigé par une dictature et aujourd’hui je sens que les choses ont changé. Les dirigeants aujourd’hui ne sont plus les mêmes et si on a la chance d’être dirigés par des gens qui comprennent notre légitimité et nos droits dans ce pays, je croix qu’on a plus raison de prendre les armes et il suffit juste de se mettre autour d’une table et de se dire la réalité en face ».