Près de 130 pays représentés, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement présents : la marche de dimanche à Paris en hommage aux 17 victimes des attentats jihadistes a réuni des personnalités du monde entier pour un rassemblement exceptionnel dans l’histoire contemporaine. Un million et demi de personnes étaient présentes. On retiendra parmi les images de cette manifestation, une photo : celle d’IBK à droite du président français et aux cotés du Premier ministre israélien.
Les dirigeants étrangers ont défilé en début d’après midi sur environ 400 mètres dans le quartier de la République. Une présence destinée à montrer qu’ils n’avaient pas peur.
Ibrahim Boubakar Keita, chapeau à large bord, écharpe rouge et manteau d’hiver, qui a fait le déplacement s’est montré honoré d’avoir marché à côté de François Hollande. Le protocole l’a placé à sa droite « ce qui est un signe d’amitié, d’amitié réelle » a insisté IBK. Le président malien a expliqué s’être associé à cette marche pour signifier « notre refus à tous, de ce que certains veulent nous imposer : le refus de la barbarie. ».
Surveillé par un service d’ordre concentré, le défilé des dirigeants, vêtus de noir et se tenant par le bras, a duré à une vingtaine de minutes. Ils ont ensuite observé une minute de silence. Pour le Mali, la présence de son président à Paris est tombée jour pour jour avec le début de l’offensive de Serval, il y a deux ans. Le jour où « mon pays », a rappelé IBK, « a été sauvé de la barbarie terroriste ».
Les Maliens de France affirment leur « solidarité» après les actes terroristes qui ont frappé la France. Ils s’inquiètent de la montée du terrorisme et de ses conséquences sur l’islam. Pour Koundenekun Diallo, président du Mouvement « Dignité des Maliens », « la présence du Mali aux cotés de la France se justifie à plus d’un titre » :
« Tout le Mali doit être là, parce que si ce n’était pas l’intervention française au Mali, aujourd’hui le Mali n’existerait pas. Et pour montrer que le Mali n’est pas un pays terroriste, il faut que tous les maliens soient aux côtés de la France pour dire que nous sommes des musulmans, mais nous ne sommes pas des terroristes. Nous sommes contre le terrorisme ici. Et si une personne devient terroriste, il faut montrer que nous ne sommes pas tous des terroristes. Parce que ces terroristes se revendiquent des musulmans, alors qu’ils ne sont pas des musulmans. On était choqué, c’est une honte pour nous de dire que c’est un des nôtres, qui fait partie du terrorisme. On est choqué ».