Le forum sur la sécurité en Afrique s’est poursuivi hier à Dakar. Pour le président IBK la source de l’insécurité se situe dans le sud libyen évoquant les convois d’armes intercepté. Ibrahim Boubacar Keita a posé la question de savoir « combien ont pu passer sans qu’on le sache et combien pourraient passer encore sans la vigilance quotidienne de Barkhane ? ». La Libye a été plus que jamais montrée du doigt pour sa responsabilité dans les problèmes de la région. Pour IBK, « il faut que la communauté internationale se convainque qu’il y a un travail à achever, dont le Mali est la victime collatérale ». Le chef d’Etat a exhorté son homologue du Tchad, dont le pays siège au Conseil de sécurité, à saisir l’ONU du « guêpier » du sud libyen.
Le président tchadien Idriss Deby, présent au Forum, a lui aussi plaidé pour une intervention internationale en Libye, affirmant que « le Mali est une conséquence directe de la destruction de la Libye, tout comme Boko Haram ». Pour lui, la solution est entre les mains de l’OTAN qui a créé le désordre », a-t-il dit, estimant qu’ « aucune armée africaine ne peut aller détruire les terroristes en Libye », mais que les pays du continent pourraient y contribuer. Selon M. Deby, « si on veut résoudre le problème du Sahel il faut s’occuper des problèmes de la Libye ».
« L’intervention militaire n’est pas une solution pour résoudre la crise libyenne », estime le Pr. Issa N’Diaye. Pour l’universitaire, « il est nécessaire que les états africains renforcent leurs armées pour faire face aux nouveaux enjeux sécuritaires ». Pr. Issa N’Diaye, philosophe, chargé de cours à l’Université de Bamako, joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Il est vrai que la chute de Khadafi a eu des conséquence dramatiques dans le Sahel, notamment au Mali. Cette analyse est juste, mais ce n’est un pas un travail inachevé. C’est la conséquence d’une guerre d’agression menée contre un pays souverain pour changer de force son régime. Cela a eu les conséquences que l’on sait aujourd’hui.
Maintenant, la question qui consiste à vouloir régler cette crise militairement en Libye, cela me rappelle étrangement ce qui s’est passé en Afghanistan, en Irak et ailleurs. Est-ce que les interventions militaires de l’OTAN ont contribué à résoudre les problèmes de sécurité dans ces pays là, ou les ont-elles aggravés ? Je crois que ça les a aggravés. Il ne faut pas se voiler la face, parce que les terroristes en question, sont financés et aidés par qui ? Par les pétromonarchies des pays du Golf. Que les dirigeants africains continuent à compter sur l’ONU ou l’OTAN pour venir résoudre leurs problèmes, cela relève d’une grande naïveté de leur part. Je pense qu’en l’occurrence, il faut une stratégie africaine pour les questions de sécurité en Afrique. C’est à dire, qu’il faut que les états africains fassent de la sécurité des questions de souveraineté africaine et traient cela non pas dans le cadre des Nations unies mais de l’Union africaine ».