Alors que le prochain round des négociations s’ouvre dans quelques jours dans la capitale algérienne, la coordination des groupes armés du Nord doit faire face à une nouvelle dissidence. Plus d’une dizaine de ses membres, dont le colonel Hasan Ag Medhi, viennent de démissionner. Au même moment, Paris veut que les négociations entre Bamako et les groupes armés du Nord, aboutissent en janvier.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans deux interviews à RFI/TV5-Monde et à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » met la pression. S’agissant des négociations de paix, Jean Yves Le Drian est ferme. « La perspective c’est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali », a-t-il souligné.
Selon lui, « il faut que la feuille de route soit validée » en janvier à Alger. Ce qui, à ses yeux, implique qu’aux négociations d’Alger, les groupes armés signataires soient représentés par leurs plus hauts responsables. Idem du côté de Bamako. Tout le monde doit comprendre que l’heure de vérité approche », a dit Jean Ives le Drian.
Le ministre a rappelé que la France soutient « la médiation algérienne et souhaite que d’un côté comme de l’autre, on fasse les avancées nécessaires pour qu’enfin, après des années d’incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la république du Mali.
Lors de ces entretiens le ministre Français a annoncé que l’armée française, fortement engagée contre les jihadistes dans le Sahel, a « neutralisé », 200 d’entre eux depuis un an.
La coordination des mouvements armés du nord, composée du MNLA et ses alliés, est confrontée au départ de plus d’une dizaine de ses membres dont le colonel Hasssan Ag Medhi. Ces dissidents dénoncent le radicalisme de la coordination sur la question du fédéralisme et de l’Azawad. Ils ont décidé de créer une coordination dissidente. Une défection qui intervient alors que la France demande l’aboutissement immédiat de l’accord de paix. Seydou Cissé, membre de la nouvelle coordination dissidente.
« On ne veut pas de fédéralisme, on ne veut pas d’Azawad. Nous pensons que l’Etat a suffisamment fait pour nous cette fois-ci, en tout cas pour les régions du Nord. Nous sommes donc d’accord avec le document présenté par la médiation. Nous aussi, nous allons créer maintenant une coordination II. Elle va regrouper des Touaregs, des Sonraïs, des Daoussahaqs, des Arabes, etc. L’objectif c’est de casser cette coordination qui veut à tout prix amener le Mali vers la division, ou dans un fédéralisme qu’on ne reconnaît pas. Il faut accepter d’aller vers la paix à travers la signature d’un accord de paix. Nous, nous sommes avec les populations ».