Serge Lazarevic, le dernier Français retenu en otage dans le monde, a été libéré après trois ans de captivité entre les mains d’Al Qaïda au Maghreb islamique . C’est le chef de l’état français qui a annoncé cette libération.
« Serge Lazarevic, est le dernier otage, français libéré ». Le président français a précisé avoir été informé de cette « heureuse nouvelle » par le président nigérien, Mahamadou Issoufou.
« La France ne compte plus d’otage dans aucun pays du monde » a-t-il déclaré, et elle ne doit plus en avoir. Ce qui suppose une grande vigilance», a ajouté François Hollande.
Serge Lazarevic, qui va rejoindre Niamey, puis la France, est en bonne santé en dépit des conditions très éprouvantes de sa longue captivité. Il sera rapidement rapatrié en France, a précisé l’Elysée dans un communiqué.
Le président français a révélé qu’il y a eu des discussions pendant de longs mois et ce sont les autorités du Niger, avec celles du Mali, qui ont permis d’obtenir cette libération ». Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, s’était déclaré fin novembre optimiste sur une libération prochaine de l’otage français.
Serge Lazarevic, 50 ans, qui possède la double nationalité française et serbe, était apparu dans une vidéo mise en ligne sur un site internet lié à Aqmi. Il appelait il y a quelques semaines François Hollande à « tout faire pour sa libération ».
Il a été enlevé au Mali le 24 novembre 2011 avec un autre Français, Philippe Verdon. Leur enlèvement a été revendiqué par Aqmi qui a annoncé en mars 2013 que Philippe Verdon avait été exécuté en représailles à l’intervention militaire française au Mali.
« Cette libération a été le résultat d’efforts intenses et suivis tant des autorités du Niger que du Mali », a déclaré la présidence de la République du Niger dans un communiqué. De nombreux responsables politiques français ont exprimé à l’annonce de la libération leur soulagement.
Si on ne connaît pas encore officiellement les conditions de la libération de Serge Lazerevic, l’Association malienne de défense des droits de l’Homme, s insurge déjà contre l hypothèse d un échange de l’otage français contre certains présumés terrorismes détenus au Mali, dont Mohamed Aly Wadossene. Pour l ‘organisations de défense des droits de l’Homme, « il s’agit d’un marché diplomatique sur le dos des victimes des actes posés au Nord par Mohamed Aly Wadossene.
Me Moctar Mariko est président de l’Association malienne de défense des droits de l’Homme, AMDH. Il a été joint par Modibo Mariko.
« Je suis vraiment indigné, ainsi que tous les membres de notre association. Tous les défenseurs des droits de l’homme sont écœurés. Nous ne pensons pas qu’on pouvait agir de la sorte vu le statut que ce monsieur.
Il est considéré comme un présumé terroriste, et la lutte dans le monde tourne autour du terrorisme. Nous, on a des terroristes, mais on les libère, au nom de quelle loi au non de quelle coopération? Est ce que la France est réellement venue pour nous libérer, ou chercher ces otages parce que je ne peux pas comprendre qu’on puisse échanger un terroriste contre un otage.
Notre gouvernement doit voir sa copie de sa coopération avec la France. Je comprends leur intention. C’est de faire la paix sur le dos des victimes. Et cela ne peut pas marcher. On risque de mettre le pays dans un autre état qu’on ne souhaite pas. Cette libération, je pense va rehausser la popularité de Hollande, mais entre temps sa crée une confusion totale chez nous. C’est à nos Etats de s’assumer et ne pas accepter ces genres de marchés ».
Le gouvernement malien salue la libération de Serge Lazarevic qui, selon lui, est la récompense des efforts du président Ibrahim Boubacar Keita d’aider les Français à retrouver leurs ressortissants où qu’ils soient. Pour Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement malien, si un échange a eu lieu, cela pourrait s’expliquer par la raison d’état qui n’empêche pas la justice nationale et internationale de faire son travail de poursuite et d’investigation. Mahamane Baby joint par Modibo Mariko.
« C’était vraiment un point d’honneur pour le président de la République d’aider justement à retrouver les ressortissants français ici. On a rien ménagé du tout comme efforts, pour que cela puisse se faire. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous donner plus de détails à cette phase là. Par ce que sincèrement je n’en ai pas.
Il ne faut pas oublier qu’il y a quand même la raison d’Etat qui fait que certains gestes, certains faits, peuvent faire que le citoyen ordinaire peut ne pas comprendre, mais il ne faut pas oublier que c’est quelque chose à laquelle tous les Etats responsables font recours pour prendre des décisions souveraines sur certaines questions sensibles. Je suis tout à fait d’accord avec ces organisations Là. Je pense aussi que les gens doivent garder à l’esprit que même si pour des raisons d’Etat, les gouvernements décident d’élargir des prisonniers, des présumés terroristes, il ne faut pas oublier que la justice nationale et internationale fera quand même son travail de poursuite et d’investigation jusqu’à ce que la culpabilité éventuelle de ces présumés terroristes soit établie ».