La mobilisation politique et institutionnelle se poursuit dans la lutte contre le virus Ebola. Au moment où on l’on constate une relative stabilisation de la progression de l’épidémie, les chefs d’Etat de la CDEAO sont réunis au Ghana.
Lors de leur sommet à Accra, les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont annoncé hier avoir nommé le président togolais, Faure Gnassingbé, comme coordinateur de la lutte contre le virus Ebola dans la région. Les dirigeants des pays de la CEDEAO, ont demandé que des vaccins contre la maladie arrivent rapidement. L’épidémie de fièvre hémorragique a tué près de 5.000 personnes, essentiellement dans la région.
« Il faut que les pays où sévit le virus reçoivent en priorité des vaccins à prix subventionnés », ont indiqué les dirigeants dans un communiqué. La réunion d’Accra est la troisième convoquée par la Cédéao cette année pour discuter de la lutte contre Ebola. Elle a également permis d’obtenir de nouvelles promesses d’aide financière de la part des pays membres et de ceux qui les soutiennent.
L’Union européenne a promis 280 millions d’euros immédiatement et un milliard d’euros par la suite pour le contrôle de l’épidémie dans la région. Le Japon pour sa part, annonce 100 millions de dollars qui s’ajoutent à une promesse faite il y a quelques jours de 40 millions.
La 64ème Session du Comité régional de l’OMS Afrique, qui s’est achevée aujourd’hui à Cotonou, a consacré une large place au Virus Ebola. Au terme de cinq jours de discussions, les acteurs de la santé de la sous-région ont adopté une série de recommandations pour lutter efficacement contre l’épidémie d’Ebola.
Markatié Daou est chargé de la communication au ministère malien de la santé et de l’hygiène publique.
« Les participants ont décidé qu’il faut sensibiliser davantage la population et renforcer les capacités des personnels soignants, en vue de répondre efficacement. Il s’agit aussi de renforcer les systèmes de santé en appliquant les politiques et stratégies conformément aux lignes directrices de l’OMS. Il a été décidé qu’il faut veiller à l’utilisation rationnelle des ressources disponibles, de s’assurer que les plans nationaux de riposte et de préparation sont élaborés ou expérimentés. Il a été aussi question de fournir un appui aux états membres dans la mise en œuvre de leurs plans nationaux de préparation et de riposte. Mais aussi il faut converger les efforts pour ne pas aller en rangs dispersés avec différents plans de contingence et de riposte ».
Les chasseurs du Mali eux aussi se mobilisent pour lutter contre Ebola. Leur fédération nationale a convoqué aujourd’hui une assemblée générale. L’objectif est de demander à ses membres, de surseoir jusqu’à nouvel ordre à la chasse dans la brousse. Il s’agit d’éviter de propager le virus à travers la viande du gibier . Brehima Fotigui Coulibaly, secrétaire général de la fédération nationale des chasseurs du Mali.
« On a appelé les chasseurs pour leur lancer le message de laisser la brousse pendant un moment. C’est pour lutter contre Ebola. Puisse que c’est une assemblée générale, il y a beaucoup de chasseurs qui sont venus de toutes les régions. Ceux qui auront la possibilité de faire le déplacement vont transmettre le message dans leurs régions, cercles, arrondissements, jusqu’aux villages, au nom du Dossoba (patriarches) Gossi Niakaté. L’initiative vient de nous mêmes, les chasseurs du Mali. C’est parce qu’on a entendu que le virus peut provenir des animaux de brousse. C’est pour prévenir, ce n’est pas une décision facile pour nous. Tout le monde cannait le lien très fort entre les chasseurs et la brousse. On aime la brousse, on aime tirer, on aime chasser. Mais s’il y a Ebola. Il vaut mieux abandonner la brousse que « guérir d’Ebola ». On n’a pas donné de délai, c’est jusqu’à nouvel ordre ».