Un casque bleu sénégalais a été tué mardi à Kidal dans le nord du Mali lors de l’attaque à la roquette d’un camp militaire où sont cantonnés des soldats français et la force de maintien de la paix de l’Onu. Les auteurs de l’attaque n’ont pas été identifiés mais les insurgés islamistes, toujours actifs dans le nord du Mali, ont intensifié leurs attaques contre les forces étrangères ces dernières semaines. Neuf soldats de la Minusma ont été tués dans une embuscade vendredi dernier.
Des agresseurs non-identifiés ont lancé environ six explosifs vers le camp de la mission. Lors de ces bombardements à la roquette ou à l’aide d’obus de mortier, un casque bleu sénégalais a été tué.
Celui-ci appartenait au contingent de 845 hommes de ce pays déployés au Mali. Il s’agit de la deuxième attaque en cinq jours contre la Minusma. Elle porte à 31 Casques bleus tués et 91 blessés le bilan des victimes d’actes hostiles depuis le 1er juillet 2013.
Ces derniers mois, on assiste à une nette augmentation des attaques terroristes, alors que la France à pris du recul en se réorganisait au niveau régional avec le dispositif Barkhane et que l’armée malienne s’est vue contrainte de retirer ses troupes de la région de Kidal en mai après la tentative manquée de reprise de la ville aux rebelles touaregs. Depuis, seuls les soldats de la Minusma et quelques militaires français sont encore basés là-bas.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné cette attaque. Pour ses membres, de telles attaques « peuvent constituer des crimes de guerre ».
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a annoncé hier que les Casques bleus au Mali allaient « durcir » leur dispositif. Le Conseil de sécurité doit examiner aujourd’hui mercredi la situation au Mali.
Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint des opérations de maintien de la paix :
« Je crois qu’il faut réaliser que ce n’est plus un contexte de maintien de la paix. Cela nous impose de prendre toute une série de mesures qui sont décidées et qui sont en train d’être appliquées pour durcir nos bases, nos protection. Nous sommes en train de déployer davantage d’engins contre les mines, les explosifs. Donc davantage de véhicules blindés. Nous nous devons aussi davantage être constamment en initiative, en association, avec les troupes de Barkhane.
Nous ne pouvons, nous ne voulons pas nous substituer au Mali, ce n’est pas notre métier. Notre rôle n’est pas de nous substituer aux autorités maliennes et ses forces de sécurité, qui pour le moment, sont essentiellement absentes du Nord. Mais c’est un point, qui, une fois les accords conclus à Alger devrait être reconsidéré».