La fondation Mo Ibrahim a publié, en début de semaine son indice annuel sur la gouvernance en Afrique. Bilan : l’Afrique progresse globalement, notamment grâce aux questions des droits de l’homme et de la participation du citoyen à la politique. Le Mali, en revanche, a régressé dans le classement de la fondation en raison principalement de la crise.
Le classement de la fondation Mo Ibrahim est établi sur la base de quatre critères. Sécurité et état de droit, participation et respect des droits de l’homme, développement économique, et enfin développement humain, santé et éducation. Le Mali obtient une note globale légèrement inférieure à 50. Ce qui le classe à la 28eme place des 52 pays du continent faisant l’objet de cette évaluation. Avec ce résultat, le Mali devance la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger et la Mauritanie, mais reste derrière le Sénégal et le Burkina Faso. La rétrogradation du Mali s’explique en grande partie par la crise. Le pays a perdu près de 6 points en 5 ans, selon l’observatoire. Les deux domaines qui ont le plus régressé ces dernières années concernent le respect des droits de l’homme et la sécurité. L’île Maurice, en obtenant une note générale de près de 82, arrive en tête. En revanche la Somalie se classe dernière du classement avec seulement 8 points sur 100. Selon les défenseurs des droits de l’homme , le recul du Mali dans ce classement n’est pas surprenante, au regard du coup d’Etat de 2012 et de ses conséquences sur les libertés et la sécurité. « Le Mali peut se relancer dans les prochains classements, mais doit écouter sa société civile », explique Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au barreau malien et président de la Ligue internationale des droits de l’homme. « Notre régression est du au coup d’Etat, même si avant, tout n’était pas rose. Mais les paramètres qu’ils mettent privilégient portent sur cela. Je voudrais conseiller au gouvernement et à l’Etat malien d’écouter aussi la société civile qui se bat au quotidien sur les questions de droits de l’Homme. Quand on a une société civile qui se bat sur ces questions là, on a ce qu’on peut appeler un système d’alerte précoce. Et là, ça vous guide. En ce qui concerne les autres secteurs, comme la sécurité à l’intérieur du pays, la gendarmerie et la police ont un rôle important à jouer. Je ne parle pas du front. Mais à l’intérieur de Bamako, les capitales régionales et dans les grandes villes, la police doit être beaucoup plus vigilante. Les gens doivent jouer un rôle qui consiste à permettre au citoyen d’être en sécurité à l’intérieur du pays ».