Le siège du FMI a affirmé hier que le Mali avait « résolu » les problèmes de transparence révélés par l’achat d’un avion présidentiel pour 40 millions de dollars en mai alors que le pays traversait une grave crise économique. « Les problèmes relatifs aux dépenses extra budgétaires –liées à un avion présidentiel et à un contrat militaire ont été résolus », a assuré le Fonds monétaire international dans un communiqué.
Couplé à un contrat militaire accordé sans appel d’offres, l’achat du jet du président Ibrahim Boubacar Keïta a suscité la colère de l’institution de Washington qui avait, en représailles, suspendu le plan d’aide accordé au pays en décembre 2013.
Le Fonds affirme aujourd’hui que les autorités ont pris les mesures adéquates, et a donné son pré-accord au déblocage de deux nouveaux prêts au Mali, qui pourraient s’élever à 12 millions de dollars.
Le feu vert final doit être donné ultérieurement par le conseil d’administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres.
Selon le FMI, les autorités de Bamako ont notamment accepté deux audits indépendants, corrigé la « surfacturation des contrats militaires » et incorporé « toutes les dépenses extra-budgétaires » au budget de l’Etat.
Elles se sont également engagées à mener des « contrôles rigoureux » sur les futurs contrats militaires et à éliminer « à l’avenir » les dépenses hors-budget.
Le FMI s’est beaucoup impliqué au Mali au moment de l’insurrection islamiste au nord du pays, en lui accordant deux précédentes aides d’urgence totalisant 33 millions de dollars en 2013.
Après l’observation du FMI, qui a constaté une surfacturation d’au moins 30 milliards de francs CFA dans des contrats entre des sociétés privées et l’Etat malien, le ministère malien de la défense vient d’annuler une dizaine de contrats. Contacté, ledit ministère confirme l’information, sans donner plus de détails.
L’affaire de l’avion du président Keïta, élu en août 2013, avait fait des vagues au Mali alors que le pays, l’un des plus pauvres du globe, se relevait doucement d’une longue période d’instabilité politique.