5ème jour des négociations d’Alger. Les sociétés civiles de Bamako et du nord ont échangé hier et ont continué à le faire aujourd’hui. Aux yeux de la communauté internationale cette phase est utile car elle permet d’ouvrir le champ des discussions. Les négociations sur le fond, elles, sont toujours reportées.
A ce stade, les délégations ont évité le blocage du processus lancé en début de semaine. Les divergences sur le choix de la méthode pointée par le MNLA, quant à l’organisation des travaux, ont été remises à plus tard, et en attendant, aux négociations de couloir.
Un consensus est apparu en revanche entre la médiation et les belligérants sur la nécessité d’entendre la société civile du nord et celle de « Bamako ».
Depuis le milieu de semaine ce sont elles qui permettent aux négociations de se poursuivre. Une démarche pourtant nécessaire, comme l’explique le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop :
« C’est une phase de discussions dans les groupes de négociations thématiques. Toute la semaine, ce sera les auditions des représentants de ces communautés qui ont recueilli leurs problèmes à la base et qui sont venus les exposer afin qu’ils soient pris en charge par les négociateurs ».
La plate-forme des groupes armés attend la fin des auditions de la société civile pour remettre une nouvelle fois au centre des débats la question du statut politique de l’Azawad. En attendant le MNLA, le MAA et le HCUA peuvent compter sur la société civile du nord pour défendre le principe de l’autonomie du septentrion. Abdel Karim Madagha parle même d’indépendance.
« Nous société civile, c’est nous qui subissons les conséquences. En tant que société civile de l’Azawad, je pense à l’indépendance depuis le 6 avril 2012. Les femmes et les enfants sont partout dans les camps de réfugiés. Ils sont issus des localités de Gao, Kidal Tombouctou, Ménaka, du Gourma …. Dans ces camps, toutes ces populations souffrent et aspirent à leur indépendance ».
La société civile de Bamako met aussi en avant les populations. Selon son porte parole, il faut d’abord penser aux civils les plus exposés à la crise . Pour Mme Maiga Aziza Mint Mohamed, il est temps de trouver une solution durable. La priorité doit être la paix.
« Les populations du Nord comme du sud du Mali, ont l’oreille tendue avec l’espoir d’entendre un seul mot : la paix, la fin définitive des hostilités. Assez d’égrainer les déclarations de principes et sans lendemain ! Ce que nous réclamons, c’est la paix ici et maintenant. Au Nord comme au sud du Mali ».
Les auditons des sociétés civiles vont se poursuivre jusqu’à lundi. L’ordre du jour des pourparlers à partir de mardi prochain n’a pas encore été précisé.