Alors que le bilan de l’épidémie d’Ebola ne cesse de progresser, les ministres de la santé des pays membres de la CEDEAO se sont retrouvés une nouvelle fois à Accra au Ghana. Il a été beaucoup question de l’ouverture des frontières. Selon l’OMS, le nombre des victimes dépasse aujourd’hui les 1500. L’organisation Mondiale de la Santé redoute même que l’épidémie atteigne 20.000 cas.
Lors de leur rencontre à Accra, les ministres de la santé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont tenté de trouver une stratégie commune pour lutter contre la pandémie. La fièvre Ebola est jugée désormais « incontrôlable » par l’ONG Médecins sans Frontières.
Le président Ghanéen a estimé que les pays de la région « n’ont pas le choix ». Il faut qu’ils unissent leurs efforts.
La rencontre d’Accra a mis l’accent sur la « stigmatisation » dont sont victimes les pays affectés par la maladie. La décision des compagnies aériennes, qui ont suspendu leurs vols, a largement contribué à ce blâme public. La panique que ces décisions ont entraînée a eu un effet négatif, en ostracisant les pays où sévi l’épidémie. Toute chose qui n’a fait qu’ « empirer la situation ».
L’OMS a estimé « vital » que les compagnies reprennent leurs dessertes pour acheminer l’aide nécessaire et a plaidé pour la libre circulation entre les pays.
Aujourd’hui le Mali est l’un des rares pays de la région à laisser ses frontières ouvertes et respecte les règlements sanitaires internationaux exigés par l’OMS qui recommande la libre circulation entre les pays.
Au Mali l’inquiétude est réelle dans la commune rurale de Faléa . Cette commune de 12 villages, frontalière avec la Guinée compte 17.000 habitants . Le niveau d’activité commerciale très élevé avec la Guinée, fait craindre des risques de contamination à la population locale , qui interpelle le ministère malien de la santé. Elle demande le renforcement des mesures de surveillance dans la commune. Nouhoum Keïta est chargé de la communication de l’Association des ressortissants de Faléa :
« Nous avons été surpris en tant ressortissants de la commune de Faléa, de voir que ce dispositif de veille et de prévention a complètement ignoré la commune de Faléa. Or, cette commune partage les 4/5 de ses frontières avec la Guinée Conakry. Et puis, il y a un fleuve qui le traverse, lequel prend sa source en Guinée. Aussi, notre dispositif de santé présente des faiblesse extrêmes.
Nous avons donc alerté à travers une correspondance que nous avons adressée au ministre de la santé et de l’hygiène publique. Nous attendons la réaction. Mais dans cette correspondance nous avons fait beaucoup de propositions : propositions d’action qui tiennent compte de la présence réelle de cette menace à la frontière avec la Guinée Conakry, et puis cette très forte probabilité de survenue sur le territoire de la commune de Faléa, sans oublier l’existence de nombreux facteurs de propagation de la maladie dans le reste du pays et dans la zone transfrontalière Mali-Sénégal-Guinée-Mauritanie à partir des localités de cette commune de Faléa. En plus, il y a l’impératif d’agir dans l’urgence ».