Les enquêtes se poursuivent suite au crash du vol AH5017 d’Air Algérie. Au total 140 éléments des forces armées et de sécurité du Mali, FAMA, participent aux opérations de sécurisation du site du crash à Gossi. Elles se joignent aux éléments français de l’opération Barkhane et à celles déployées par la MINUSMA. La gendarmerie, elle, enquête sur les circonstances de l’accident après la plainte des autorités maliennes pour homicide involontaire.
Ces militaires maliens ont pour mission de participer à la sécurisation du site, la recherche des dépouilles et assurer la sécurité des enquêteurs. Ils viennent en renfort aux 180 militaires français déployés sur le terrain.
Selon une source militaire à Gao, les 140 éléments des FAMA, sont un détachement de la Garde nationale de Gossi, localité où le crash a eu lieu. L’effectif comprend aussi des éléments du GTA Balazan formés à Koulikoro dans le cadre de la réforme et de la restructuration de l’armée. Cette équipe a remplacé une première mission d’urgence du Bataillon Para, dirigé par le colonel André Koné. Elle est arrivée en même temps que la gendarmerie nationale chargée de l’enquête malienne après la plainte des autorités pour homicide involontaire.
La gendarmerie malienne devra travailler avec le Bureau d’enquête et d’analyse de France qui a réceptionné hier les deux boites noires de l’avion accidenté.
Son directeur, Rémi Jouty, a indiqué qu’il espérait avoir dans quelques semaines un scénario de l’accident.
« Le Mali et la France sont complémentaires dans cette enquête au nom de la coopération et de l’assistance technique », analyse Maître Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au barreau malien et chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako. Pour lui, cette coopération explique l’envoi des deux boites noires à Paris pour analyse. « Les enquêtes vont être très difficiles pour le Mali. Mais je pense qu’on peut entrevoir ces enquêtes dans le cadre d’une coopération internationale », explique l’universitaire malien.
« Même s’il n’y avait pas de Français à bord de l’aéronef, compte tenu de la difficulté pour les pays africains d’analyser les boires noires, la coopération française devrait être sollicitée pour avoir un résultat fiable », ajoute Me Amadou Tiéoulé Diarra, pour qui, le point de départ en ce qui concerne le domaine judiciaire, c’est le Mali.
Il estime en outre que le fait que tous les corps soient rapatriés en France, sur demande du président français, laisse supposer que le dossier sort du volet juridique et prend une dimension diplomatique.