Le nombre des déplacés diminue sensiblement au Mali. Selon l’organisation internationale pour les migrations, 8.000 personnes seraient retournées chez elles depuis avril dernier. En revanche, le dernier rapport de l’OIM indique une forte augmentation des déplacés de la région de Kidal, où l’on en compterait actuellement près de 30.000.
Entre avril et juin 2014, le nombre des personnes déplacées internes a diminué. D’avril à juin, elles sont passées de plus de 137.000 à près de 12.900. Si la tendance à la baisse du nombre de personnes déplacées se confirme, il faut toutefois noter leur augmentation importante à Kidal. Les affrontements de mai dernier ont occasionné le déplacement de milliers d’individus à l’intérieur de la région mais aussi, vers d’autres villes. Dans les régions sud , la ville de Bamako continue d’abriter le plus grand nombre des personnes déplacées, près de 40.000 personnes, suivie des communes de Koulikoro plus de 16.000 et de Ségou un peu plus de 8000 personnes. A Koulikoro, le cercle de Kati abrite l’essentiel des déplacés de la région tandis qu’à Ségou, les cercles de Ségou et de Niono accueillent la majeure partie de ces personnes dans le secteur . Au nord, dans la région de Tombouctou, on compte plus de 17.000 déplacés. A Gao leur nombre s’élève à plus de 10.000. A Kidal, les derniers chiffres font état de près de 30.000 personnes déplacées. La majeure partie des personnes déplacées au sud viennent des zones directement affectées par le conflit.
Après leur retour chez eux, certains réfugiés et déplacés, découvrent qu’ils ont perdu tous leurs biens. Ils décrivent leurs conditions comme un « cauchemar ». C’est le cas de Mohamed Atté, habitant de Ménaka rentré dans la dernière vague de retour volontaire. Réfugié dans la ville nigérienne de Menguézé, il témoigne des difficultés qu’il vit au quotidien. Il a été joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko.
« Quand on était réfugié, on est parti se présenter comme des volontaires. Ils nous ont acceptés et nous ont donné les frais de transport et on a regagné Ménaka. Lorsqu’on est arrivé, jusque-là, nous n’avons bénéficié d’aucune assistance humanitaire. Or, vous savez ce que c’est un réfugié ? Lorsqu’on quitte chez lui, tout ce qu’il laisse derrière lui, ne va plus exister. On avait des animaux avant notre départ, ils ont tous disparu, nos maisons détruites. Jusque-là, on n’a reçu aucune assistance qui nous permet de remplacer. L’attente se fait longue, et c’est vraiment dommage. Il est temps que les ONG songent aux réfugiés qui sont retournés sans ressources. J’en appelle à toutes les ONG, les autorités, pouvant faire quelque chose pour les réfugiés, qu’ils le fassent, parce que c’est vraiment trop ».