Le président du Burkina Faso, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, entame aujourd’hui une visite de deux jours au Mali. Au cœur de son séjour malien, Blaise Compaoré aura plusieurs entretiens, notamment avec son homologue malien, IBK, pour la relance des négociations prévue juillet à Alger.
La visite est qualifiée « d’amitié et de travail » par les deux pays. Au cours de son séjour, le président du Burkina Faso rencontrera des représentants de la classe politique, de la société civile et des forces armées ainsi que les représentants de l’ONU.
L’un des temps forts de cette visite est sans doute la rencontre, cet après midi, avec son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. Les deux chefs d’État passeront en revue les questions bilatérales et les sujets liés à l’actualité internationale.
Cette visite intervient à un moment où les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord connaissent des difficultés. Le séjour du président burkinabé, médiateur désigné de la CEDEAO, devrait permettre de relancer le dialogue inclusif entre Maliens.
La semaine dernière, le ministre algérien des affaires étrangères assurait que les conditions étaient réunies pour relancer les discussions. À Bamako, comme chez les groupes armés, tous les acteurs se disent « prêts » à rejoindre la table des négociations.
Après Bamako, Blaise Compaoré et son hôte Ibrahim Boubacar Keïta se rendront à Ségou, en 4ème région. Les deux présidents visiteront des unités industrielles dans la zone de l’Office du Niger. Ils échangeront également avec la communauté Burkinabé vivant dans cette région.
« La visite du président du Burkina Faso vient à point nommé. Car elle permet au médiateur qu’il est de prendre connaissance de l’avancée des pourparlers préliminaires en Algérie en vue des discussions inclusives ». C’est l’analyse faite par le Pr. Mamadou Samaké, chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Depuis l’éclatement de la crise en janvier 2012, le président du Burkina Faso, jusqu’à cette date, n’avait pas mis le pieds au Mali. Sa médiation a permis la signature des Accords préliminaires de Ouagadougou, qui ont eux aussi, conduit à l’organisation d’élections libres et transparentes présidentielles et législatives au Mali. Il était donc normal que le président du Burkina Faso, dans le cadre des relations de bon voisinage, se rende au Mali.
Il y a des pourparlers préliminaires qui sont en train d’être conduits en Algérie sous la facilitation de ce pays avec les groupes armés. Donc, étant médiateur dans la crise, la visite permettra à ce que les plus hautes autorités informent le médiateur burkinabé de l’avancée de ces pourparlers en vue des discussions inclusives qui incluront l’ensemble des groupes armés et les communautés vivant dans le septentrion malien, afin d’aboutir à une solution définitive ».