A Menaka, les affrontements deviennent de plus en plus intenses entre la coalition des groupes armés MSA-GATIA et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). Au nord du Mali, toujours, les braquages à mains armés deviennent « le quotidien des habitants de la ville de Gao ».
Une colonne de véhicules de la coalition MSA-GATIA a repris ce samedi (4.6.2022) la ville d’Anderamboukane à 90 km de Ménaka, à la frontière avec le Niger. C’est à la suite des combats qui ont opposé une partie de la coalition aux combattants de l’EIGS à quelques km de la ville, vers la frontière du Niger.
Plusieurs morts et blessés auraient été enregistrés. Au cours de la même journée du dimanche, un communiqué de la plate-forme des Mouvements du 14 juin a confirmé les combats. Selon le document, c’est la base de l’EIGS, à 4 km de Tagalalt, localité située à 30 km d’Anderamboukane, qui a été le théâtre de ces violents combats. Il précise aussi que l’EIGS a enregistré plusieurs dizaines de morts, des armements calcinés et la base complètement détruite.
Du côté de la coalition, le document fait mention de quelques disparus, des véhicules calcinés et des blessés évacués sous escorte à Ménaka.
La Minusma a aussi annoncé, dans un tweet, qu’à la demande des FAMa, la mission a organisé dimanche soir l’évacuation médicale de 4 soldats maliens.
Studio Tamani a tenté de faire réagir les autorités locales sur le sujet en vain.
Braquage à main armée à Gao, le quotidien des habitants
Toujours au nord du Mali, l’insécurité règne toujours dans certains quartiers de la ville de Gao. Les tirs d’armes sont devenus le quotidien de la population. Les braquages à mains armées sont récurrents de jour comme de nuit, regrettent des habitants de la ville. Cependant, les autorités sécuritaires assurent que la situation est sous contrôle.
Au quartier Aljanabandja, nombreux sont ceux qui déplorent l’insécurité. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des braquages, indiquent ces derniers. Ils demandent le retour rapide de la stabilité dans la zone.
« Depuis 21h ou 22h, on gare nos motos pour sortir à pied », témoignent des jeunes d’Aljanabandja. Ceux-ci précisent que leur quartier fait partie des »zones rouges » de Gao. « Nous, les vielles personnes, on est obligé d’aller faire nous-même nos commissions la nuit », commente une habitante de la localité. « On ne peut pas envoyer nos filles par peur qu’elles soient enlevées ou violées », ajoute-t-elle. « Même partir au grin la nuit, c’est un problème. On a, un jour, proposé à quelqu’un une maison moins chère au quatrième quartier. Il dit qu’il préfère qu’on lui tire dessus que d’aller habiter dans ce quartier », nous confie un jeune homme.
Les autorités doivent « doubler » d’efforts
Cependant, certains affirment que les forces de sécurité font de leur mieux. Même s’ils les invitent à redoubler d’efforts. « Chaque fois les militaires font des patrouilles dans la ville. Les autorités font de leur mieux mais on leur demande plus d’efforts », recommande un habitant de la ville. « On est rassuré même, si ce n’est pas un quartier facile », dit un autre.
Les responsables sécuritaires de la ville tentent de rassurer sur ce point. Ils estiment que toutes les mesures sont prises pour la sécurité des personnes et de leurs biens. Ces autorités annoncent aussi un renforcement de leurs équipements.