La désignation des membres des partis politiques devant siéger au sein de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) n’est pas encore effective. Certaines organisations dénoncent déjà le retard pris dans l’installation de ce collège électoral. Elles estiment que cette situation aura un impact sur le chronogramme des futures élections.
Le gouvernement devait procéder à la communication des noms des membres du collège électoral ce 25 juillet 2022. Cette communication n’a pas encore eu lieu. Les partis politiques n’arrivent toujours pas à s’accommoder sur leurs représentativités. Le Cadre des partis et regroupements politiques pour une transition réussie indique qu’«il revenait au ministère de l’administration territoriale de désigner les 4 partis politiques qui devaient donner leurs représentants ». Selon Amadou Aya, membre du cadre d’échanges, sur plus de 270 partis politiques, seulement 121 ont déposé leurs propositions. Pour lui, « il suffisait simplement de prendre le nombre de conseillers obtenu par l’ensemble des partis politiques, faire un classement et dire voici les quatre premiers partis qui doivent désigner les représentants ».
Impossible d’avoir un consensus
Pour certains partis politiques, les propositions faites sont satisfaisantes. Selon Hamidou Doumbia, porte-parole du Parti Yelema, « le gouvernement a assez de propositions, pour désigner les membres de l’Organe ». « Ce qui est sûr, il ne peut pas y avoir d’unanimité », ajoute le porte-parole du Parti Yelema. « Les propositions qui reviennent le plus souvent, c’est ce qui doit être pris sur le plan de la démocratie », poursuit-il. Hamidou Doumbia souligne que « si au début, on ne parvient pas à respecter les échéances des premiers éléments du chronogramme, ça peut nous amener à nous inquiéter, mais ce n’est pas perdu ».
La responsabilité de l’État engagée
Pour la Mission d’Observation des Élections du Mali (MODELE MALI), cette situation n’est pas sans conséquence sur l’organisation des futures élections. Elle invite le gouvernement à prendre toute sa responsabilité. « Je pense que la responsabilité est quelque part partagée », martèle Abdoulaye Guindo, membre de MODELE MALI. De son point de vue, « si les partis politiques n’ont pas encore pu désigner leurs représentants, l’État devrait être ferme sur le délai ». « C’est un délai convenu à l’unanimité des acteurs. Le gouvernement devait s’assurer que le délai soit respecté », conclut M. Guindo.
A noter que l’AIGE doit être composé de 15 membres dont 4 pour les partis politiques, 3 pour la société civile et 8 pour les pouvoirs publics.