Les attaques terroristes se multiplient ces derniers jours à travers le pays. Pourquoi cette recrudescence de l’insécurité, particulièrement dans les environs de la capitale ? Le grand dialogue a posé le débat ce lundi avec des observateurs.
En plus d’instaurer la terreur, il faut décrypter un message derrière ces attaques, affirme Kadiatou Keïta, analyste des questions sécuritaires. « Je pense qu’il y a un message effectivement de dire que nous sommes là. Notre force de frappe est toujours la même. Nous pouvons toujours attaquer y compris à Bamako. C’est la première chose à retenir. La deuxième chose à retenir c’est que de plus en plus, il faut sortir du cadre de dire qu’il y a des zones spécifiques concernées par les attaques terroristes », souligne-t-elle.
L’appareil sécuritaire mis en cause
Dr. Yacouba Dogoni, pointe des défaillances au niveau de l’appareil sécuritaire notamment les renseignements. « Quand on regarde ce qui s’est passé, six attaques dans la journée, aucune communication interceptée, aucune image traitée, aucune vidéo traitée. On ne pouvait pas comprendre qu’avec un service de renseignements assez efficace que ces attaques puissent être menées. Les services de renseignements ont vraiment failli». Le sociologue appelle à renforcer les contrôles au niveau des postes frontières. .
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Même constat chez l’enseignant-chercheur Dr.Tiéfing Sissoko, Il propose la mise en place d’une force spécialisée contre le terrorisme, différente de la force antiterroriste déjà en place. « Il faut une autre force qui sillonne Bamako aussi et différents territoires et qui aura comme principale mission la traque des terroristes », propose-t-il. L’enseignant-chercheur ajoute qu’il faut aussi chercher à connaître l’ennemi qu’on combat. « Quand on combat quelqu’un, il faut le connaître d’abord. On ne sait pas encore qui est notre ennemi en fait. Et à partir du moment où on ne sait pas qui est notre ennemi, ces attaques peuvent être revendiquées par certains groupes », fait-il remarquer.
Ces observateurs conviennent aussi de la nécessité d’explorer la piste du dialogue pour trouver une solution à cette crise multiforme. Cela, en mettant les érudits à contribution.