Les organisations de défense des droits de l’homme demandent aux autorités un arsenal juridique face à l’esclavage par ascendance. Selon la commission nationale des droits de l’Homme, le phénomène continue de faire des victimes dans la région de Kayes.
Le cas le plus récent est l’assassinat de cette dame de 71 ans, retrouvée morte vendredi 29 juillet 2022 à Lani modi dans le cercle de Kayes. La commission nationale des droits de l’Homme hausse le ton, après cet énième crime commis dans le cadre de l’esclavage par ascendance. Pour son président, Maïtre Aguibou Bouaré, ceux qui procèdent à des telles violations des droits de l’homme doivent être sévèrement punis. De même que leurs complices et commanditaires. « Nous pensons qu’un suivi rigoureux doit être fait par rapport aux procédures judiciaires enclenchées et qu’il n’y ait aucune clémence pour que tout le monde comprenne qu’il n’y aura plus d’impunité en cas de crime ou d’infraction liée à l’esclavage par ascendance », affirme M.Bouaré. « Au besoin que ces procédures soient purement et simplement transférées à Bamako pour que les auteurs et les complices soient efficacement jugés », poursuit-il. Aussi, la commission nationale des droits de l’Homme CNDH regrette que la pratique soit encouragée par certains citoyens de la diaspora et par certains décideurs du pays.
Une loi spécifique s’impose
TEMEDT est une association de lutte contre l’esclavage par ascendance. Ses responsables estiment qu’il faut urgemment une loi spécifique contre la pratique. “Nous avons déjà fait une proposition de textes aux autorités”, signale Ibrahim Ag Idbaltanat, président d’honneur de l’association. Il déplore que « Contrairement aux pays voisins tels que la Mauritanie et le Niger qui ont déjà développé leurs arsenaux juridiques, au Mali, on se complait dans cette situation où on nie même l’existence de la pratique de l’esclavage », Il estime que face à « l’extension de la pratique à travers tout le Mali, il faut une loi de répression ».