La ville de Talataye au Nord du pays s’est vidée de sa population ce weekend après des affrontements entre djihadistes.
Des centaines de familles ont fui cette localité de la région de Gao. Ces familles migrent vers des endroits plus sûrs notamment la ville de Gao. «Au moment où je vous parle, le village est vide de ces habitants. A partir de 30 kilomètres au nord de talataye, il y a eu deux mille cinq cent familles regroupées qui ont commencé à rallier Gao», nous dit Farak Ag Fakana, maire de la commune de Talataye.L’élu local explique que les terroristes du JNIM, après avoir pris le contrôle de Talataye, ont tout détruit.« Tout est réduit en cendre. Ils s’en sont pris aux bâtiments officiels et privés. Ils les ont détruits avec les obus. Ils ont brûlé les marchés, les céréales, détruit les châteaux d’eau ». Le maire ajoute que des civils ont aussi été pillés toutefois. Seules les femmes ont été épargnées, selon Farak Ag Fakana.
Une décennie de combat contre le terrorisme
C’est dans ce contexte que le Mali a célébré ce 11 septembre, la journée mondiale de lutte contre le terrorisme.
Depuis plus d’une décennie, le pays fait face à une crise multidimensionnelle. Les attaques terroristes ciblent en plus des positions de l’armée malienne, les populations civiles. Malgré les offensives des Forces armées maliennes, la situation sécuritaire reste préoccupante dans le pays. Pour lutter efficacement contre le phénomène, la société civile et des experts en sécurité indiquent des pistes de solution. « Nous multiplions la sensibilisation. La situation est très difficile. Mais il faut la paix. A Bandiagara, nous sommes tous des frères et sœurs ». Ces propos sont de Mme Maïga Fatoumata Guindo, secrétaire administrative de la coordination des associations et ONG féminines CAFO de Bandiagara.
Toujours au Centre du pays, notamment à Bankass, la société civile reste active pour appuyer les efforts des forces de l’ordre. Pour Mamoudou Guindo, président du conseil local de la jeunesse « il faut une bonne collaboration avec les FDS (Forces de défense et de sécurité) par rapport à l’information et la gestion des rumeurs ». « L’insécurité que nous vivons aujourd’hui n’est pas l’affaire d’une seule personne mais plutôt d’une nation », rajoute M.Guindo.
Développement local et collaboration entre populations et FDS
Au Nord du pays, les populations affirment que c’est avec seulement le développement des zones touchées, que les autorités pourront décimer le terrorisme. Selon Anassa Maïga, secrétaire à la communication de la FORCE G de Gao, « il faut que les jeunes qui sont aujourd’hui attirés par les forces du mal soient occupés ailleurs, soient insérés socialement et professionnellement afin de ne plus être tentés par les groupes terroristes. Il faut vraiment que l’État s’investisse dans le développement au niveau local, niveau des communautés », pense cet habitant du nord du Mali.
« Les autorités sont beaucoup plus dans l’approche de gestion, ce qui rend difficile cette lutte» indique Mme Kadiatou Keïta analyste sécuritaire. Pour elle, « il faut adopter une approche de consolidation et de prévention ».Mme Keïta estime qu’« il n’y a pas de zone aussi stable que ça. Il y a surtout une expansion de la menace sur toute l’étendue du territoire», insiste-t-elle.
Yorosso renforce le dispositif sécuritaire
A Yorosso au Sud du pays, le dispositif sécuritaire a été renforcé. Une situation qui intervient après l’attaque qui a visé le camp de garde et la maison du préfet. De sources locales, cette attaque est une première dans ville de Yorosso.
Bakary KEITA est le Préfet adjoint de Yorosso