Le Premier ministre par Intérim s’est exprimé ce samedi à la tribune de l’ONU. C’était à l’occasion de la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Col Abdoulaye Maiga a fustigé ce qu’il a qualifié d’ « obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale ».
Le Chef du gouvernement malien par intérim sollicite « l’implication du secrétaire général de l’Onu afin que la plainte du Mali contre la France aboutisse ».Toutefois, il a réitéré la demande du gouvernement malien d’une adaptation du mandat de la MINUSMA à l’environnement dans lequel elle est déployée.
Le chef du gouvernement a entamé son discours avec le sujet le plus brûlant du moment. Celui de l’arrestation des militaires ivoiriens au Mali. Le Col Abdoulaye Maïga a regretté les déclarations du secrétaire général de l’ONU qui contredisait les accusations de Bamako. Dans une interview, la semaine dernière Antonio Guterres avait laissé entendre que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali n’étaient pas des « mercenaires ».
« Je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique », a martelé le Col Maïga. Avant de qualifier l’affaire de « bilatérale et judiciaire » entre deux pays frères qui « ne relève pas des attributions » de Guterres.
Lire aussi : Soldats ivoiriens arrêtés : la CEDEAO décide de l’envoi d’une mission des chefs d’Etat à Bamako
Abdoulaye Maiga a traité également le régime d’Emmanuel Macron de Junte et accuse la France de « pratique néocoloniale ». Il a dénoncé ce qu’il appelle « l’obscurantisme de la junte française qui a violé l’espace aérien malien plus d’une cinquantaine de fois, en apportant des renseignements, des armes et munitions aux groupes terroristes ». Ainsi, le chef du gouvernement malien a demandé officiellement l’engagement personnel d’António Guterres auprès du conseil de sécurité pour que la plainte de son pays contre la France aboutisse.
Le Chef du gouvernement a déploré l’attitude du président en exercice de la Cédéao Umaro Sissoco Embalo Président Bissau-Guinéen. Selon lui, ce dernier est dans l’imitation des Nations unies dans le dossier des militaires.
Enfin, le Col Maïga a accusé le Président nigérien Mohamed Bazoum de ne pas être nigérien, et le chef d’État ivoirien Alassane Ouattara à la « manœuvre pour « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat.
Prioriser l’option diplomatique
«C’est un discours qui traduit les aspirations de la majorité des maliens». C’est qu’estime N’Golo Diarra. L’universitaire indique le ton peut se durcir entre les États à un moment donné. Mais il préconise l’option diplomatique comme remède aux différends.
N’Golo Diarra Enseignant-chercheur à l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako.