Les soulèvements populaires deviennent la nouvelle façon de lutter contre la mauvaise gouvernance et la corruption au Mali. Des manifestations se multiplient et s’intensifient depuis quelques jours à travers le pays. Ces révoltes commencent déjà à produire des résultats dans certaines localités.
Ces grognes sociales sont organisées un peu partout sur le territoire. Le phénomène a commencé à se développer d’abord au nord du pays notamment dans les régions de Gao et Tombouctou. La population a manifesté son mécontentement à plusieurs reprises contre la mise en place exclusive des autorités intérimaires. Ces derniers jours la société civile de la région de Gao a fait une série de manifestations pour exiger le départ du gouverneur de la région qu’elle accuse de « mépris envers les populations ».
Des notabilités de la région estiment que ces soulèvements populaires sont dus à un déficit de communication entre les gouvernants et les gouvernés.
Moussa Soumah Maïga, chef songhoy de Gao
Pour la web activiste de Tombouctou Fatouma Harber, les manifestations populaires restent aujourd’hui le seul moyen pour se faire entendre au Mali et même souvent pour attirer l’attention de la communauté internationale sur certains aspects de la mauvaise gouvernance.
De plus en plus, on constate que les manifestants commencent à avoir gain de cause. A Kolondiéba dans la région de Sikasso, la population a réussi à obtenir le départ du juge de la localité la semaine dernière.
Sékou Denis Mariko habitant de Kolondiéba
Depuis l’annonce du projet de révision constitutionnelle, les soulèvements populaires se sont intensifiés dans le pays. Les partisans du Non pour la révision constitutionnelle organisent des séries de manifestations dans toutes les régions du pays.
Pour des juristes, le besoin des manifestations populaires réside dans la nécessité de se faire entendre dans tout système démocratique. Selon eux, la récurrence de ces mouvements s’explique par une série de facteurs sociologiques dont l’évolution des outils de communication.
Me Abdrahamen Ben Mamata Touré est avocat et chargé de cours à l’université de Bamako