C’est le 05 Avril dernier que Moussa Mara est nommé premier ministre en remplacement de Oumar Tatam Ly. A 39 ans, l’ancien maire de la commune IV devient ainsi le plus jeune premier ministre de l’histoire du Mali indépendant.
Cependant les difficultés ne se sont pas fait attendre. Une visite de Moussa Mara à Kidal donne lieu à des affrontements entre l’armée malienne et les groupes armés qui s’y opposaient.
Pour certains cette visite du chef du gouvernement n’était pas opportune et n’a fait qu’envenimer la situation. « Nous avons perdu la ville de Kidal et beaucoup d’autres localités », a lâché un membre de l’opposition.
« Le voyage de moussa Mara a permis d’accélérer les négociations qui se tiennent en ce moment à Alger », soutient pour sa part la majorité qui parle de grandes avancées.
Un autre moment phare de ces 100 jours, c’est la tentative de destitution de Moussa Mara. Une motion de censure déposée par l’opposition est bloquée par la majorité.
Aujourd’hui des groupes armés et le gouvernement malien sont à Alger pour des pourparlers. Des négociations dont l’issue pourrait être déterminant pour le premier ministre.
Amadou Goita, président du parti socialiste, un parti d’opposition parle de bilan négatif « La nomination de Mara au poste de premier avait suscité beaucoup d’espoir et d’espérance, mais force est de reconnaître que cent jours après, c’est le bilan le plu négatif qu’un premier ministre n’ait jamais fait en 100 jours de gouvernance. C’est le chaos total. Nous avons perdu Kidal, alors que notre administration était à Kidal, notre armée, notre drapeau également y flottait. Les cents jours de monsieur Mara ont été scandaleux ».
Son de cloche différent du côté de la majorité.
Pour Amadou Aya du Parti Yéléma, parti du premier ministre, note de grandes avancées « Les cents jours du gouvernent de Mara, ont été consacré en tout sur le plan de la diplomatie, la politique étrangère, … . C’est sous son autorité et l’autorité du président de la république que l’on peut dire que le Mali est de retour au niveau de la scène internationale. Donc les cents jours, je peux dire ça été une politique de remettre le Mali sur les rails par ce que le Mali vient de loin. Mais ce que je note c’est la première fois en tout cas depuis plusieurs mois qu’un premier ministre a foulé le sol de Kidal, et ça c’est une avancée malgré les événements que nous déplorons tous ».
Quant à l’analyste politique Abdoulaye Niang, il met en cause toute la classe politique malienne « Les cents jours de Moussa Mara montrent le disfonctionnement de l’Etat malien, ça montre également à suffisance l’échec de la classe politique. Le premier ministre Moussa Mara ne peut rien faire de particulier avec un gouvernement où il y a au moins cinq ou six présidentiables. Mais l’échec personnel de Moussa Mara serait de ne pas répondre à son devoir constitutionnel qui se trouve sous la loi O4O51 qui porte organisation de la défense nationale et qui exige du premier ministre de préparer un plan de défense. Si jamais les conversations qui sont autour de préparer un plan de défense nationale d’ici la fin du mois n’aboutissent pas, Moussa Mara peut être poursuivi pour crime contre le peuple malien. Parce qu’il aura failli à son devoir constitutionnel ».