Le chef de l’agence nationale de la sécurité d’État était à Kidal dimanche dernier. Selon des responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad, cette visite s’inscrivait dans une démarche de relance de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Un processus bloqué depuis plusieurs mois. La CMA assure que ce déplacement du chef des renseignements maliens a permis de renouer le dialogue avec les autorités de transition
Même si les autorités maliennes n’ont pas communiqué sur ce déplacement, plusieurs sources ont indiqué que cette visite du patron de la sécurité d’État avait un objectif essentiel : Obtenir le retour des groupes signataires dans les instances de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation. Des instances que les ex rebelles ont quittées en décembre 2022. D’autres sources concordantes rapportent que suite à cette visite, la CMA a demandé et obtenu la libération de certains de ses combattants arrêtés par l’armée depuis avril dernier. Ces informations sont confirmées par le porte-parole de la CMA. Aussi, ajoutent ces mêmes sources, les ex rebelles ont demandé des engagements sur le respect de l’accord de paix après le changement de constitution. L’application « intelligente » précédemment annoncée par le Premier ministre de transition après sa nomination, inquiéterait le mouvement.
Une opportunité de relancer le processus
L’arrêt de manœuvres militaires et le remplacement de la Minusma par les FAMA dans les camps de Kidal, Tessalit étaient aussi au centre des échanges.
Notons que le cadre stratégique permanent pour la paix la sécurité et le développement devrait se réunir ce samedi à Kidal. Cette session doit se prononcer sur la réintégration du cadre dans les instances de suivi et de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
«Cette rencontre de Kidal est une opportunité d’échanges franc et fructueux entre les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation ». C’est du moins l’analyse du politologue, Paul Oula. Selon lui, ce contact entre maliens sans aucune médiation pourrait aboutir à la relance du processus de mise en œuvre de l’accord d’Alger.