L’ONU dit son inquiétude suite à l’intensification des tensions et une présence armée croissante dans le nord du Mali. Une situation qui risque selon elle, d’empêcher le départ ordonné et dans les délais de sa mission au Mali, (la MINUSMA).
Les Nations unies notent avec une profonde préoccupation que, depuis le 24 septembre, ses convois logistiques n’ont pas été autorisés à quitter la ville de Gao pour récupérer son matériel et celui des pays contributeurs de troupes actuellement à Aguelhok, Tessalit et Kidal. Cela pourrait avoir un impact important sur la capacité de la Mission à respecter le calendrier imparti, prévient l’ONU.
L’organisation indique aussi que les tensions accrues dans le nord du Mali augmentent la probabilité d’un départ forcé de la Mission sans pouvoir récupérer l’équipement appartenant aux pays contributeurs de troupes ou aux Nations Unies. « Cela entraînerait des pertes financières importantes pour les pays contributeurs de troupes et empêcherait les Nations Unies de soutenir d’autres opérations de maintien de la paix ayant besoin de cet équipement », poursuit l’organisation.
Les Nations Unies soulignent que toutes les parties ont l’obligation de s’abstenir de toute action ou déclaration pouvant compromettre le retrait en toute sécurité et dans les délais impartis de la MINUSMA. Elles rappellent également la résolution 2690 du Conseil de sécurité qui appelle le gouvernement de transition du Mali à coopérer pleinement avec les Nations Unies afin d’assurer le retrait ordonné et en toute sécurité de la Mission.
Le Gouvernement du Mali n’a pas encore réagi à ce communiqué. Mais vendredi dernier, lors d’une rencontre avec le corps diplomatique à Bamako, le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop a déploré le manquement grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal. Il précise que ce manquement a favorisé l’occupation du camp1 de cette ville par des groupes armés.
Aucun impact sur le calendrier établi
« L’intensification de conflits ne peut, en aucun cas, jouer sur un calendrier déjà adopté par le Mali et l’ONU». C’est l’analyse de Mohamed Abdellahi El Khalil, Spécialiste des questions sécuritaires. Selon lui, beaucoup de zones d’ombre existent encore dans cette affaire.