Trente-trois milliards de dollars, c’est l’enveloppe que les États-Unis vont débloquer prochainement pour promouvoir l’investissement en Afrique. L’annonce a été faite hier par le président Barack Obama à la quarantaine des chefs d’État du continent réunis depuis lundi à Washington pour le premier Sommet États-Unis – Afrique. Le président malien IBK, qui participe à ce sommet, en a profité pour avoir plusieurs entretiens.
Cette enveloppe de 33 milliards de dollars n’est pas une subvention, mais des investissements publics et privés sur des dossiers précis. 7 milliards seront débloqués par l’administration américaine pour le développement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique. 14 milliards devront venir du secteur privé, et seront investis dans les secteurs comme la banque et les entreprises de construction.
Le reste des 12 milliards concernent l’initiative Power. L’objectif de cette initiative est d’améliorer rapidement l’approvisionnement électrique des foyers et des entreprises. Cette somme sera investie par la Banque mondiale, le secteur privé américain, et le gouvernement suédois. L’initiative Power est un programme doté de 26 milliards de dollars. Il doit permettre à 60 millions de foyers africains d’être approvisionnés en électricité.
Le Sommet de Washington a été l’occasion pour le président malien d’avoir plusieurs rencontres en marge des travaux, notamment avec la communauté malienne vivant aux Etats Unis. Avec nos compatriotes, IBK s’est entretenu sur la vie du pays.
Aussi, le chef de l’Etat malien a rencontré le président de la Banque mondiale. Au cours de leurs échanges, les deux personnalités se sont entretenues sur la relance économique au Mali.
Les 33 milliards de dollars promis par les Etats unis ne sont pas une œuvre de charité. Ils visent à servir d’abord les Etats unis et les pays dits bénéficiaires. L’analyse est du président du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde, Sékou Diarra. Issa Fakaba Sissoko l’a rencontré.
« Les 33 milliards ne visent ni plus ni moins qu’à permettre, à comment aider les Etats unis à développer assez de partenariats économiques et financiers au niveau africain, mais aussi comment amener les multinationales américaines, c’est à dire leurs entreprises, à avoir les parts de marché les plus importantes. Chez eux, il n’y a pas de pitié, c’est la concurrence à l’autre. L’objectif des Etats unis par rapport au monde, c’est la promotion d’une démocratie de marché, donc d’un monde de marché.
On doit dire ouvertement que l’Afrique doit sortir de l’aide. Et ce n’est pas l’arrogance. L’Afrique aujourd’hui, en développant une complémentarité entre les différents pays, en asseyant d’assainir le système au niveau de tous les pays, en comprenant l’intégration, on peut faire un pas.
Cette rencontre Afrique Etats unis, ne vise qu’à aider le gouvernement américain, soutenu par les entreprises américaines, à avoir le maximum de part du marché mondial ».