Scènes de liesse au Mali après la prise de Kidal par l’armée
📷 SOULEYMANE AG ANARA / AFP

Scènes de liesse au Mali après la prise de Kidal par l’armée

L’entrée des forces armées maliennes FAMa dans Kidal, bastion des groupes armés séparatistes, a suscité des manifestations spontanées dans le pays. Des messages de félicitations aussi fusent de partout depuis l’annonce de la nouvelle.

A Bamako, Kati, Sikasso, Koulikoro, ou encore Bougouni, entre autres, de nombreux citoyens se sont mobilisés ce mardi après-midi quelques heures seulement après l’annonce de la reprise de Kidal. Des Maliens heureux et fiers de leurs forces armées. Pour ces derniers, il s’agit d’une victoire remportée par les FAMa et les autorités maliennes. « C’est pour apporter notre soutien, nos bénédictions aux FAMa, C’est aussi pour montrer notre joie, notre fierté. C’est vraiment la souveraineté retrouvée après onze ans d’absence », martèle un manifestant à Kati, ville garnison. « On a toujours été fier d’être malien, mais aujourd’hui, on est encore plus fier d’être malien, de porter le vert, jaune et rouge », s’est exclamé un manifestant. Pour ce dernier, il s’agit d’une libération. « Onze ans après les massacres de Kidal, onze ans de prise en otage des populations civiles innocentes de Kidal, onze ans sans école pour les enfants de Kidal, sans infrastructures socio-économiques, socio-culturelles, socio-éducatives, l’armée a libéré la population de Kidal».

Après la libération, ramener les services sociaux de base

Dans la capitale malienne, c’est la place de l’indépendance qui a accueilli le rassemblement. Ce sont des manifestants fiers qui brandissaient des slogans comme vive les 5 colonels « Nous remercions le ciel d’avoir confié le destin du pays à ces 5 colonels », a déclaré un manifestant, alors que pour un autre . Je ne pensais pas que j’allais voir encore de mon vivant Kidal retourner dans le giron du Mali. « Il faut féliciter les 5 colonels pour leur courage et leur bravoure. Le Mali est honoré aujourd’hui. Les fils du Mali sont honorés aujourd’hui », a lancé une autre manifestante. Mais pour un autre manifestant, « la prise de Kidal ne suffit pas, il y a d’autres actions qui doivent suivre comme ramener les services sociaux de base, rouvrir les écoles ». Il y a d’autres défis à relever : défi de l’employabilité pour ceux qui sont restés à Kidal.

Des messages de félicitations

Des responsables politiques et des organisations de la société civile ont aussi salué le retour de l’armée dans la capitale de l’adrar. Ainsi l’ancien Premier ministre sous IBK, Moussa Mara considère la prise du contrôle de Kidal par l’armée ce 14 novembre comme « une importante étape de l’installation de l’autorité de l’état sur l’ensemble de notre territoire ». Et l’ex PM de conclure « Ensemble donnons nous la main vers les prochaines étapes à travers le retour complet de l’administration et la fourniture des services auxquels chacun de nos compatriotes a droit quelque soit le lieu où il se trouve sur le territoire! ». Rappelons que c’est suite à sa visite en mai 2014 que le Mali a complètement perdu la ville de Kidal.

Les autorités du Burkina Faso ont aussi salué la reprise de la ville de Kidal et réaffirmé leur soutien au Mali. « Nous mènerons ensemble ces combats ensemble, notamment dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel AES pour remporter une victoire définitive contre la barbarie et la terreur et asseoir les fondements d’une paix et d’une sécurité durables au Sahel », peut-on lire dans un communiqué signé par le porte-parole du Gouvernement du Faso.

L’Alliance des États du Sahel, la nouvelle organisation créée par le Mali le Burkina Faso et le Niger, « salue l’arrivée des forces armées maliennes à Kidal, ce mardi 14 novembre 2023 ». Selon l’AES, « cet événement historique marque une étape importante dans le rétablissement de la souveraineté du Mali sur son territoire ». L’Alliance des États du Sahel réaffirme son soutien indéfectible au Mali dans ses efforts pour restaurer la paix et la sécurité dans son pays.

Un repli stratégique selon le CSP

Dans un communiqué publié sur facebook, le cadre stratégique permanent CSP, la coalition des groupes armés rebelles affirme qu’elle s’est « retirée de la ville pour des raisons stratégiques pour cette phase des combats ». Le CSP appelle toutes les composantes à une mobilisation permanente pour atteindre les objectifs déterminants de la nouvelle étape de la lutte.

A Kidal difficile d’avoir des informations faute de réseaux téléphoniques. Les groupes armés du CSP ont coupé les lignes téléphoniques depuis samedi. Mais des sources locales annonçaient depuis quelques jours des déplacements massifs des habitants vers la frontière algérienne ou dans des villages environnants.