Des maladies font ravages sur des sites de déplacés internes
Le camp de déplacés de Sénou dans la périphérie de Bamako. Mars 2019

Des maladies font ravages sur des sites de déplacés internes

Il s’agit entre autres de la dengue, la fièvre Zika, le paludisme et des maladies respiratoires. Qu’est-ce que les personnes déplacées internes savent de ces maladies ? Nos correspondants à Bandiagara, Ansongo et Tombouctou ont sillonné quelques sites pour nous. Selon des spécialistes de la santé, la fréquence de certaines de ces maladies est liée à la fraîcheur et à d’autres facteurs.

Reportage

Sur des sites de déplacés de Bandiagara, certains estiment qu’ils n’ont pas d’informations sur ces maladies. Cependant d’autres affirment le contraire. Selon eux, ils acquièrent les informations à travers les médias et des personnes venues les sensibiliser sur les sites.  « J’ai entendu parler de la dengue à la radio et certaines personnes sont venues nous expliquer que la maladie est transmise à l’être humain par une piqûre de moustiques. Comme moyen de précaution, elles nous ont donné des moustiquaires, des balais, de l’eau de javel pour la prévention de cette maladie » affirme Adam Dèbogua.

« Je n’ai jamais entendu parler de cette maladie parce que je n’écoute pas la radio et je ne sors pas non plus. C’est donc difficile d’être informé. On veut vraiment qu’on nous donne plus de détails, des informations sur la dengue car nous sommes des étrangers et nous ne voulons pas attraper cette maladie », selon cet autre déplacé du nom de Seydou Traoré.

Une maladie respiratoire aiguë à Ansongo

Au moins 15 personnes ont perdu la vie parmi les déplacés de Outagouna résidant à Ansongo dans la région de Gao. À en croire Mohamed Ahmid, un des déplacés du site, c’est une maladie qui se manifeste par « des maux de gorge, des difficultés à avaler, manger ou encore de respirer ». Dengue ou pas il n’est pas en mesure de le dire.

L’information est confirmée par le médecin chef du centre de santé d’Ansongo. « Il y a une angine qui évolue depuis un moment et qui affecte surtout les déplacés. Cette angine entraîne des décès et provoque également une détresse respiratoire », selon Abdoul Baki Diallo. Cependant, il est formel, « il n’y a pas à ce jour de cas de dengue et de fièvre Zika sur les sites de déplacés à Ansongo ».

Même situation à Tombouctou

Les personnes déplacées internes font face au paludisme et aux maladies respiratoires chez les enfants. Sur place également, aucun cas de dengue et de fièvre n’a été signalé à ce jour sur les sites de déplacés de la localité. Cependant, Youssouf Mohamed Cissé chargé du système d’information du service local du développement social et de l’économie solidaire donne l’alerte. « Nous assistons à une prolifération des moustiques sur certains sites de déplacés provoquant plusieurs cas de paludisme. Les enfants quant à eux font face des infections respiratoires aiguës. Les personnes âgées aussi sont très fragiles durant cette période ».

Pour minimiser les dégâts, le service local du développement social et de l’économie solidaire de Tombouctou a opté pour la sensibilisation. Des focus groupes sont organisés sur les sites pour informer les déplacés internes pour attirer leur attention sur les nouvelles maladies.

Plus de 700 cas dengue ont été signalés au Mali selon la direction nationale de la santé. Ces cas positifs proviennent des régions de Koulikoro, Mopti, Sikasso, Kayes, Ségou et le district de Bamako. Comme mesure de prévention contre la dengue, la fièvre Zika et les infections respiratoires, les médecins exhortent les populations à se protéger contre les moustiques et le froid.