Le Gouvernement balise le terrain pour le dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation. Cela, moins d’une semaine après l’annonce de cette initiative par le président de la transition. Dans une correspondance ce 4 janvier, le ministre de l’administration territoriale a demandé aux gouverneurs de régions d’organiser une rencontre du cadre d’échanges avec les légitimités traditionnelles ce vendredi 05 janvier sur la question.
Ousmane Poudiougo, est membre de la société civile de Bankass dans la région de Bandiagara au centre du pays. Pour lui, ce dialogue doit être franc et sincère, au risque d’être voué à l’échec. Il déplore le manque de sincérité dans les initiatives antérieures visant le retour de la paix au Mali.
« S’il n’y a pas le dialogue franc entre les différentes communautés : peuhle, dogon, les groupes armés, les chasseurs et tous les acteurs de la paix, tous les efforts qui seront déployés par le gouvernement seront vains, et seront sans effet », prévient-il. Aussi, recommande-t-il ; « que ceux qui iront au dialogue soient des gens qui représentent les différentes couches, et qu’ils ne partent pas pour leurs propres intérêts mais l’intérêt de la communauté ».
Identifier les vrais acteurs
L’une des solutions à la crise malienne passe par un dialogue intermalien- sans aucune médiation d’autres acteurs extérieurs. C’est ce qu’estime Bouhaina Baby, membre de l’autorité intérimaire de Ménaka « Que les Maliens se donnent la main, qu’ils s’acceptent entre eux et qu’ils discutent des problèmes pour une paix durable », affirme-t-il, avant d’ajouter que « tant que c’est d’autres pays qui jouent le rôle de médiateur entre nous, on ne va jamais à la paix ». Il se dit persuadé que «cette initiative est bonne, et elle doit être soutenue par tout le monde ».
L’idée d’un dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. Si certains acteurs sont optimistes quant au résultat de ces pourparlers, d’autres estiment que ce sera un « dialogue de trop ». Ces derniers ne partagent pas surtout l’argument selon lequel ce dialogue vise à couper les racines des conflits communautaires et intercommunautaires au Mali, estimant qu’il n’y a pas de tels conflits au Mali.
Ce jeudi 4 janvier 2024, le ministre de la défense a réitéré l’appel du gouvernement à l’endroit « des frères égarés à rejoindre ce processus de paix inter-malien », fin de citation. Le colonel Sadio Camara a indiqué que « cette volonté de paix sincère n’est pas une faiblesse, mais plutôt une nécessité pour notre pays et pour le vivre ensemble ».