Le développement de l’épidémie de la fièvre Ebola risque de se transformer en crise alimentaire. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies va étendre ses interventions à un million de personnes en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée pour éviter les problèmes alimentaires dans les pays principalement touchés par l’épidémie.
A la demande de l’OMS et des gouvernements des pays concernés, le PAM va mettre en place une assistance d’urgence pour environ un million de personnes dans les zones sous cordon sanitaire.
Au delà de cette disposition, l’agence de notation américaine Moody’s a prévenu jeudi que l’épidémie d’Ebola, qui sévit en Afrique de l’Ouest, risque d’avoir de larges répercussions économiques et budgétaires dans les pays touchés, qu’il s’agisse de perspectives de croissance ou des équilibres budgétaires.
En dépit de l’annonce d’un plan d’assistance de la Banque mondiale de 200 millions de dollars, environ 150 millions d’euros, pour enrayer la saignée des économies ouest-africaines, la Guinée et la Sierra Leone, dont les déficits budgétaires excèdent les 3% du PIB, vont aussi probablement voir leur budget se détériorer en raison de plus grandes dépenses de santé.
L’épidémie de fièvre hémorragique a fait depuis le début de l’année plus de 1.000 morts dans ces trois pays et au Nigeria.
Le Mali n’est donc pas concerné pour le moment par ce programme alimentaire du PAM. Le pays est encore indemne de cas d’Ebola connu pour l’instant . L’opération du programme alimentaire vise à approvisionner les zones d’isolement, où l’activité économique est impossible . C’est ce qu’explique la porte-parole du Programme alimentaire mondial pour la sous-région, Fabienne Pompey jointe au téléphone par Issa Fakaba Sissoko.
« C’est une opération régionale qui vise à faire en sorte que la crise sanitaire ne devienne pas une crise alimentaire. Parce que ces gens qui sont les zones d’isolement ont parfois des problèmes pour avoir accès à leurs champs, puisse que leurs mouvements sont restreints. Dans ces zones là, étant donné que le commerce devient compliqué, on imagine que les prix vont augmenter. Donc, les personnes les plus vulnérables ne pourront pas avoir accès à la nourriture. Ce programme vise donc à s’assurer que la sécurité alimentaire reste correcte . Le programme concerne un million de personnes pour les trois pays concernés. On a déjà des stocks de nourriture sur place, on en a aussi dans d’autres endroits dans la région et qui peuvent être mobilisés assez facilement. Les distributions se feront avec des ONG partenaires sur le terrain. Le risque d’infection existe, mais cela ne nous empêche pas d’aller distribuer dans des zones avec un risque calculé et contrôlé.
Le Mali n’a pas de fièvre Ebola, premièrement, ensuite il n’y a pas de restriction de zone de mouvement. On a de grosses opérations au Mali, à la fois des opérations d’urgence, de résilience, etc. On a beaucoup de programmes au Mali, comme celui des cantines scolaires. Mais on n’a pas de programme lié à Ebola puisse qu’il n’y a pas de cas ».