Pendant ce mois de ramadan, il est très difficile d’acheter de l’eau glacée à Bamako. Dans les coins et recoins de la ville, on peut voir des files d’attente devant les rares vendeurs de glaces. En plus de sa rareté, son coût est très élevé. L’unité est cédée entre 500 et 300 FCFA. Une situation occasionnée par les coupures d’électricité.
Il est 17H45, l’heure de la rupture s’approche. Souleymane Diallo, accompagné de son ami, sont toujours à la recherche de la glace. Le soleil s’éclipse au grand bonheur de nos deux amis épuisés par la chaleur. Mais, l’espoir semble brisé. « Depuis ce matin, nous cherchons des sachets d’eau glacée, mais nous n’avons encore rien trouvé », explique avec amertume M.Diallo. « Nous avons quitté Faladié jusqu’à Kalaban-coro. Et la vendeuse chez qui nous nous sommes rendus n’en avait plus », poursuit-il, avant d’ajouter que « c’est vraiment difficile d’en avoir ».
Sabalibougou près de l’hôtel Olympe, est l’un des rares points de vente de glace connu par des jeûneurs en ce moment. La ruée vers la glace est perceptible à première vue. Les gens se bousculent dans tous les sens. Certains arrivent à avoir quelques boules de glace mais d’autres restent sur leur faim. « Je n’ai pas pu en acheter parce que ça coûtait un peu cher. Le prix varie entre 400 F et 500 F CFA », nous confie ce chef de famille qui a renoncé à l’achat. Pour lui, la famille en a besoin, « mais c’est au moment de la rupture seulement. Après, on peut s’en passer ». Tel n’est pas le cas pour son voisin. « J’ai eu seulement deux sachets de glace. Je vais en mettre sur mes médicaments que je dois conserver », dit-il. À ses côtés se trouve un jeune homme. Pour lui, il n’y a pas d’autres choix : « À la rupture, il me faut de l’eau glacée ». « C’est à cause de l’électricité qu’on fait toutes ces tracasseries. On est fatigué », se lamente un autre.
Une aubaine pour des vendeurs
« Le malheur des uns fait le bonheur des autres », dit-on. C’est le cas du jeune diplômé sans emploi Daouda Coulibaly. Il a presque vendu un sac de 50 Kg de glace. Nous l’avons croisé à Hamdallaye à la rive gauche de Bamako. « Il y a la pénurie de glace. Je me suis lancé dans ce business-là », nous indique le jeune Daouda. « Hier, j’ai pris l’unité à 50 francs à Kati. Je l’ai vendue à 100 francs. Et aujourd’hui, j’ai pris l’unité à 200 francs. Je le vends à 250 francs », précise le jeune homme. À la question de savoir si ça fait son affaire. Sa réponse est « Oui, parce qu’il n’y a pas de travail. Quand la demande dépasse l’offre, on est obligé d’aller chercher. C’est vraiment rentable ».
Des citoyens sont unanimes que la fourniture normale d’électricité est la seule solution à ce problème. En attendant, ils prennent leur mal en patience.
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