Etat civil, des documents importants pour la vie des citoyens
Une vue du site de déplacés de Sokoura, région de Mopti. 07/2022

Etat civil, des documents importants pour la vie des citoyens

L’acquisition des documents d’état-civil fait partie des droits fondamentaux des populations selon les sources administratives. Cependant, l’accès à ces documents reste difficile pour certaines personnes notamment les déplacées internes. Nous nous intéressons à ce sujet à l’occasion de la journée africaine de l’enregistrement des faits d’état civil célébrée ce 10 août 2024.

Reportage

« L’état civil vise à fournir des documents aux citoyens comme par exemple des actes de naissance, de décès et de mariage » nous dit Youssoufi Tembely. Ce premier adjoint au maire de Bandiagara nous explique que l’état civil a eu grande importance dans la vie de tout un chacun. Il permet en outre remettre les citoyens dans leurs droits, de savoir le nombre de naissance, le nombre de décès et le nombre de mariages. Autrement dit l’état civil alimente les statistiques au niveau local et national.

État civil, une acquisition difficile à certains endroits du pays

Des femmes déplacées à Youwarou depuis un certain temps saluent l’effort des autorités municipales. Cette nouvelle maman d’affirmer : « je suis femme déplacée et c’est mon troisième enfant sur le site. Alhamdoulillah, nous n’avons pas de probbéme pour avoir les actes de naissances des enfants ». Une autre femme à côté d’elle renchérit : « j’ai perdu mon mari ici. J’ai fait l’acte de décès sans problèmes et c’était gratuit ».

En revanche pour ce chef de famille déplacé qui se trouve à Yorosso, tout n’a pas été facile. Elle dit je cite : « J’ai trois enfants. Pour avoir leur acte de naissance cela a été un parcours de combattant. On me parlait tout le temps de pénurie d’acte de naissance. J’encourage les autorités à faciliter l’accès de ce document et les autres ».

C’est le même constat au niveau des déplacés internes qui résident à San. Ces déplacés venus de Pê dans la localité de Ouenkoro souhaitent que des mesures soient prises dans ce cadre. Selon les témoignages du vieux Mody Sankaré, « beaucoup d’entre nous n’ont pas pu emporter des documents durant leur déplacement. Nous n’avons donc pas d’extrait d’acte de naissance ». Il affirme également que « ceux qui se promènent sans documents sont obligés de payer des contraventions ». En plus Mody Diallo alerte sur la pénurie de la carte d’identité. « On nous signale tout temps qu’il y a pénurie de carte. Il est difficile également d’avoir l’extrait d’acte de naissance en si peu de temps ».

Cet autre chef de famille déplacé à San, se confie avec une voix triste. « Nous n’avons rien emporté au moment où nous quittons y compris nos actes de mariage. Nous rencontrons beaucoup de contraintes des documents d’état civil. En plus nous n’avons pas d’argent et c’est vraiment compliqué pour nous ».

Des efforts sont faits pour relever le taux d’acquisition

A Bamako, des organisations appuient les personnes déplacées internes dans l’obtention des actes d’état civil. C’est le cas de l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections (AMRTPE) qui s’active pendant neuf mois à le faire sur les trois sites de la ville de Bamako. Mme Gakou Fatoumata Mallé est la vice-présidente de l’ONG. Selon elle, pour mener à bien cette mission, son organisation organise des « sensibilisations comme lors des campagnes visant l’enrôlement dans le recensement général dans le pays ».

En plus l’ONG AMRTPE s’active sur les sites de déplacés de la capitale pour l’acquisition de la carte biométrique et relaie diverses actions de plaidoyer pour une participation citoyenne active dans les élections.

A Bandiagara, les autorités communales rassurent aussi que tout est fait pour accompagner ces personnes concernées à avoir les documents. Youssoufi Tembely, précise que le « processus peut être lent pour les actes de naissance et de décès mais qu’en revanche, c’est instantané pour les actes de mariages ». Le premier adjoint au maire de Bandiagara ajoute que « un jugement supplétif est prévu pour les enfants dont la déclaration de naissance a dépassé trente jours conformément à la loi »

A noter que des milliers d’enfants sont privés du droit d’acte de naissance par endroit dans le pays. Les responsables de la Santé publique invitent les parents à enregistrer les nouveau-nés dès la naissance dans le registre d’état civil.