La chèvre rousse de Maradi ou « la vache du pauvre »
Le Centre caprin de Maradi/23.08.24. Photo Studio Tamani/Fondation Hirondelle

La chèvre rousse de Maradi ou « la vache du pauvre »

Comme son nom l’indique la chèvre rousse de Maradi est une particularité de cette ville du Niger considérée comme la capitale économique du pays. A la faveur d’une mission de coproduction des studios Kalangou du Niger, Yafa du Burkina Faso et Tamani du Mali, une de nos équipes s’est intéressée à cet animal.

Reportage

La région de Maradi, située à 700 kilomètres de Niamey et non loin de la frontière avec le Nigeria voisin est une région dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture, le commerce et l’élevage. Et la chèvre rousse de Maradi est l’un des animaux prisés dans la région.

Crée en 1963, et couvrant une superficie de 1833 hectares, le centre caprin de Maradi vise à promouvoir les caprins roux. Le centre implanté dans les buissons, travaille à la sélection et la multiplication, mais aussi la diffusion de cette race animale à travers le pays. Son responsable Nouhou Moussa, ingénieur géotechnicien, nous amène à une visite guidée dans les enclos. Ici on y trouve des dizaines de têtes. Ils sont repartis en plusieurs groupes identifiables par des signes à leurs oreilles. Un troupeau constitué de petits, un autre constitué de mâles et femelles Aujourd’hui le centre compte plus de 500 têtes. Selon Nouhou Moussa, à quelques kilomètres de là se trouvent d’autres enclos

Un moyen de lutte contre la pauvreté

La chèvre rousse de Maradi est une variété qui se distingue des autres d’abord par sa peau rousse, mais aussi et surtout par sa prolificité, nous explique l’ingénieur géotechnicien. Selon Nouhou Moussa, elle peut mettre bas deux fois dans l’année. Et à chaque reproduction, elle peut donner deux ou trois voire quatre petits. Ce qui fait d’elle, l’animal le plus prolifique après la volaille, précise notre guide du jour. D’où l’appellation « la vache du pauvre« 

Avec des prix qui varient entre 15 mille et 20 mille, la chèvre rousse de Maradi est facilement accessible à toute personne qui souhaite l’élever. Dans cette région d’agriculture, les paysans et paysannes s’en procurent et l’élèvent facilement. Car l’animal se nourrit du pâturage naturel. On peut aussi lui donner des compléments alimentaires. La chèvre rousse de Maradi est appelée la vache du pauvre pour sa productivité en lait. Elle peut donner 0,5 à 1 litre de lait par jour. Chaque mâle peut vivre avec sept femelles.

D’autres raisons d’élever ce caprin

Le centre caprin est une initiative du colonisateur blanc qui avait vu en cet animal plusieurs autres utilités, notamment sa peau, affirme l’ingénieur géotechnicien Nouhou Moussa. Selon lui, révélant des témoignages, la peau de ce caprin roux était utilisée pour faire les billets de banque par les colons. Aussi, poursuit-il la peau de la chèvre rousse est recherchée par les maroquineries. La viande du caprin roux a aussi une saveur particulière. L’élevage de la chèvre rousse de Maradi, en plus de contribuer à lutter contre la pauvreté, est aussi contribuer à l’autosuffisance alimentaire. Car, pour des spécialistes, l’élevage combiné à l’agriculture est la meilleure façon d’assurer un équilibre alimentaire.