Le 4 septembre 2013, après sa prestation de serment, lbrahim Boubacar Keïta devenait le nouveau président malien. Largement soutenu lors des élections, il a suscité beaucoup d’attentes et de nombreux espoirs. Un an après, le bilan d’IBK apparaît contrasté, tant les défis du Mali restent importants.
Dès son élection, le président a été confronté à l’urgence de la résolution de la crise. Celle-ci est toujours en suspens. Sur cette question, on a reproché à IBK d’avoir trop traîné pour relancer les négociations malgré l’organisation des assises de la décentralisation. Autre point noir du septentrion, les événements de Kidal du 21 mai denier. « Une humiliation », qui a affaibli le pays, selon certains.
En revanche, à l’actif d’IBK, la mise hors jeu de l’ancien chef de la junte Amadou Haya Sanogo. L’instruction judiciaire menée contre l’ex-putschiste a été bouclée. Le président candidat avait également annoncé qu’il lutterait contre la corruption. Il a commencé à le faire en n’entravant pas les procédures dans plusieurs dossiers importants. Pour autant beaucoup reste à faire. Autre avancée, le statut de l’opposition, dont le texte est actuellement en lecture à l’Assemblée.
Enfin, les fausses notes avec l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’armement qui ont fait l’objet d’une forte campagne de ses opposants, et provoqué une crise avec le FMI.
Au pourvoir depuis un an, le président IBK est aujourd’hui confronté à un bilan contrasté. La question du nord qui se joue en ce moment à Alger sera déterminante pour la poursuite de son mandat.
L’opposition juge « négatif » le bilan d’IBK un an après. Pour elle, « le régime a montré son incapacité à trouver une réponse aux préoccupations des populations ».
Mody N’Diaye est le président du Groupe parlementaire d’opposition VRD (Vigilance Républicaine et démocratique):
« Nous sommes parvenus à la conclusion que ce régime n’a pas du tout posé des actes qui sont en même de résoudre certains problèmes, ou des préoccupations des populations. Et pire, par la qualité de sa gouvernance, le régime a dégradé tous les acquis qu’il a trouvés en place au moment de l’investiture. Au moment où le président faisait son entrée, il y avait quatre pré-acquis qui étaient très importants. Ce qui devait permettre aujourd’hui, avec une bonne gouvernance, à notre pays de relancer l’économie, de réaliser beaucoup d’activités qui intéressent la vie publique et d’asseoir la paix et la réconciliation. Les actes posés par le régime devaient permettre à booster non seulement la croissance et le développement, mais aussi résoudre les questions de paix et de réconciliation. Mais qu’est-ce qu’on a vu pendant toute l’année ? Il y a eu une mal gouvernance, et le paroxysme de cette mauvaise gouvernance a été la démission du Premier Tatam Ly ».
Le ministre porte parole du gouvernement souligne quant à lui « les « nombreux acquis », notamment dans les « domaines prioritaires » notamment la sécurité et la réforme de l’armée, la diplomatie, la réconciliation, le dialogue politique. Pour le ministre, Mahamane Baby, « il y a de réels motifs de satisfaction » au bout d’un an.
« Il y a par exemple tous les efforts que nous avons fournis pour régler la question du Nord. Nous avons approché les groupes armés 15 jours seulement après l’entrée en fonction du président. Il y a un ministère qui a été crée et dédié spécifiquement à la réconciliation nationale et aussi à la reconstruction du Nord. Nous avons organisé des voyages dans les pays du champs pour rassurer les voisins que nous sommes déterminés à lutter contre ce phénomène et à faire en sorte que ça ne puisse pas se propager ailleurs. Nous avons également procédé à la nomination d’un Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inter-Maliens. Il y a eu aussi les premières discussions avec les groupes armés à Alger. Lesquelles négociations se sont soldées par la signature de deux documents importants : la cessation des hostilités et la feuille de route des négociations. Mais il faut noter le plan diplomatique, avec toutes les offensives que nous avons menées par rapport à la CEDEAO et les différents voyages effectués par le président pour mobiliser l’opinion et les ressources autour de la question du Mali. Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé, mais nous pensons avec humilité que nous pouvons faire mieux. Et nous ferons mieux, s’il plaît à Dieu ».