Service de santé : les usagers accusent, les médecins réfutent
L'entrée du CHU Gabriel Touré, Bamako le 12 mars 2021 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

Service de santé : les usagers accusent, les médecins réfutent

La semaine nationale du médecin a débuté lundi 21 octobre 2024 à Bamako, sous le thème « Éthique et Déontologie Médicale ». Cette 8e édition intervient alors que de nombreux Maliens à Bamako ainsi qu’à l’intérieur du pays dénoncent les conditions d’accueil et la prise en charge dans les structures de santé publique. Une colère que le conseil national de l’ordre des médecins dit comprendre. Mais celui-ci déplore les conditions difficiles des médecins.

Des conditions d’accueil déplorable, une prise en charge difficile, des qualités de soins qui restent à désirer, ce sont entre autres reproches des patients envers les médecins. À Bamako, Ségou ou encore à Sikasso certains ne décolèrent pas. « Les conditions d’accueil, de traitement, vraiment, ne sont pas à la hauteur », déplore un vieil homme. « Les médecins de Ségou, d’autres traitent les gens bien, mais d’autres là, non, c’est un problème » témoigne une dame de cette ville. « Quand tu pars voir le médecin au niveau des structures de santé publique dans de nombreux cas, il te donne rendez-vous dans les cliniques. Or, les cliniques ne sont pas à la portée de tout le monde », un citoyen d’autre localité. « Quand j’étais malade, je suis allée à l’hôpital et j’ai bénéficié des soins de qualité », se réjouit une ménagère. « Quand tu pars à l’hôpital, tu es assujettie à beaucoup de va-et-vient », s’insurge une autre.

Encadrer le secteur

Le conseil national de l’ordre des médecins affirme qu’il n’y a pas d’objection pour un médecin du public d’exercer dans le privé. Mais cela doit être encadré, affirment ses responsables. Pour son président, le professeur Alkadri Diarra, la qualité de soins et d’accueil souhaités par les patients dans les structures hospitalières s’acquiert difficilement. « La grande difficulté que nous avons aujourd’hui dans nos structures publiques, c’est que les structures publiques n’ont pas la vraie autonomie dont on parle », regrette le président du conseil national de l’ordre des médecins. « Aujourd’hui, tu vas dire qu’un médecin spécialiste, professeur agrégé, sa consultation, ça fait 1500 francs. On est dans un CHU. Juste à côté, il y a un CSREF où quelqu’un que lui-même a formé la consulte à 2000 francs. Ce qu’on demande, on ne peut pas l’avoir avec des tarifs de ce genre. Ce n’est pas possible », martèle Pr. Diarra.

Notons que le Mali fait face à un manque de médecins pour soigner sa population. Les normes de l’OMS indiquent qu’il faut 23 médecins pour une population de 10 mille habitants. Or, au Mali, il n’y a presque pas de médecins spécialistes dans certains domaines dans les régions regrette le président du conseil national de l’ordre des médecins.