À Kidal, l’école rouvrira-t-elle ses portes sans les enseignants ? A quelques jours de la rentrée la quasi-totalité des enseignants affectés dans la localité sont toujours absents selon des responsables scolaires. Le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016 interrogé sur la question se dit favorable aux déplacements de ses militants vers la région. Mais ses responsables exigent des conditions de sécurité optimales.
L’école rouvre ses portes au Mali le 04 novembre prochain. Malgré cette assurance des autorités nationales, des problèmes sont d’ores et déjà signalés à Kidal. « l’académie de Kidal a, à sa disposition, près de 400 enseignants fonctionnaires des collectivités et de l’État, qui sont pratiquement absents de leurs postes depuis une décennie.», confie Idrissa Coulibaly, directeur d’académie de la région de Kidal. Selon les explications du directeur. « Nous avons à disposition le personnel enseignant volontaire, qui s’emploie à appuyer et à faire rester les enfants dans les différentes classes », ajoute-t-il.
Le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016 se dit conscient de cette situation. Ses responsables disent être déterminés à servir dans cette localité, mais à les garantir plus de sécurité. « Tout le monde sait qu’aujourd’hui, les enseignants sont des cibles potentielles parce que nous sommes également des représentants de l’État, tout comme les autres corps », martèle Moulaye Konimba Coulibaly membre du syndicat. Il ajoute qu’ « il faudrait que l’État mette des moyens à la disposition des enseignants pour ceux qui sont ici, qui peuvent être déplacés par avion ». Et le syndicaliste de conclure «Dans la ville de Kidal, il faudrait vraiment qu’on ait une sécurité. Sinon, aujourd’hui, on ne peut pas dire que les enseignants ne peuvent pas aller. Mais dans cette circonstance-là, il est très difficile ».
Constat différent dans d’autres régions
Contrairement à Kidal, à Mopti, Ségou encore Banamba les responsables scolaires de ses localités assurent que les enseignants sont présents à leurs postes et sont prêts à offrir aux élèves une formation de qualité. A Bandiagara, le directeur d’académie Lamine Soumaoro signale que des actions ont été entreprises « Nous avons travaillé en synergie avec certains partenaires pour redéployer la plupart de ces enseignants dans nos localités, notamment dans les grandes villes, là où il y a la sécurité », soutient-il avant d’ajouter « les écoles sont condensées là-bas, mais les enseignants aussi sont redéployés ». Selon le directeur d’académie, Bandiagara aussi est prêt pour la rentrée.
Malgré ces difficultés, le gouverneur de la région de Kidal rassure de sa détermination à offrir aux élèves de la région des conditions d’apprentissage optimales.
Le 4 novembre tenable
La date du 4 novembre 2024 devrait être maintenue pour la rentrée scolaire 2024-2025. Le comité interministériel de gestion des crises et catastrophes s’est réuni mardi 29 octobre 2024, à Bamako. Au cours de la réunion le ministre de l’éducation a fait le point de la situation des écoles précédemment occupées. Selon lui, il n’y a plus aucune école occupée ou inondée. Il assure que des dispositions sont prises afin de respecter cette date.
« Le ministère de l’éducation juge la situation assez évolutive ». Pour les autorités scolaires à ce jour, sur 126 écoles occupées, 103 ont été libérées et 23 restent non fonctionnelles mais occupées. Par rapport aux écoles inondées sur 187, les 181 sont libérées des eaux et 6 demeurent non fonctionnelles.