La maison de la presse du Mali a reçu ce matin la visite du chef du gouvernement. Une occasion mise à profit pour mettre les autorités au parfum des défis actuels de la presse malienne, mais surtout réclamer l’aide à la presse et la révision des textes. Sans rien promettre aux journalistes, le Premier ministre a dit avoir pris bonne note des doléances.
Cette visite intervient dans un contexte où la presse malienne est confrontée à plusieurs difficultés. Et le Président de la maison de la presse Bandjougou Danté n’a pas fait dans la dentelle pour les énumérer « Nous sommes au regret de revenir encore sur les cas d’enlèvement, d’assassinat et de fermeture de médias à travers la prise de décisions extrêmes par l’instance de régulation censée garantir la liberté de la Presse, comme le cas de Joliba plus près de nous », a déclaré le président de la Maison de la presse.
Bandjougou Danté a aussi abordé la question de l’aide à la presse suspendue depuis l’avènement de la Transition. Pourtant le comité de pilotage de la maison de la presse a remis les rapports de gestion de cette aide pour les années 2018, 2019, 2020 que le gouvernement exigeait pour reprendre l’allocation de l’aide à la presse. Le président de la maison de la presse est également revenu sur la relecture des textes régissant les médias. « Depuis 2021, l’ensemble des acteurs de la Presse se sont engagés dans le nécessaire projet de relecture des textes régissant le cadre juridique des médias maliens. Depuis la finalisation de ces textes, nous avons le sentiment de prêcher dans le désert », a déploré M. Danté. En adoptant une formule propre au Premier ministre Bandjougou Danté a répété trois fois « Monsieur le Premier ministre, nous attendons de vous la création d’un espace médiatique assaini favorable à la liberté d’expression et une aide spéciale conséquente pour la presse malienne ». Concernant l’affaire Joliba TV News, le président de la maison de la presse a présenté les excuses de l’ensemble de la presse aux autorités burkinabé.
Le PM appelle les journalistes à plus de professionnalisme
Un geste bien apprécié par le chef du gouvernement. Tout en disant avoir pris note des préoccupations des journalistes, le patron de la primature, a invite les hommes de média à l’autorégulation et plus de professionnalisme. « J’ai entendu beaucoup d’indicateurs que vous avez révélés comme les enlèvements et les assassinats, mais je souhaiterais qu’on soit équilibré lorsqu’on amène les indicateurs », a répondu le PM rappelant que les élus des collectivités mais aussi les forces de défense et de sécurité sont aussi ciblés par ces enlèvements et assassinats. « Nous sommes en démocratie, tous ces cas de fermeture, sont opérés à partir du respect d’un certain nombre des textes législatifs et réglementaires », a souligné Général Maïga. Avant d’ajouter que « le recours en la matière existe toujours ».
La cérémonie s’est clôturée par une série de questions-réponses. Comme doléances, les professionnels des média ont mis l’accent sur la problématique des délestages, la sécurisation des stations de radios et télévision dans les zones en proie à l’insécurité et l’assainissement du secteur.