Le fonds monétaire international a achevé sa mission au Mali. Celle ci devait permettre de clarifier certaines zones d’ombre sur deux dossiers : l’achat de l’avion présidentiel et la passation de marchés publics d’armement.
Les audits demandés par le FMI on fait apparaître de graves dysfonctionnements.
Le FMI a émis de sérieuses réserves sur le dossier en pointant du contrat passé par le ministère de la défense pour l’achat de fournitures destinées à l’armée. Une situation qui a conduit le FMI à dépêcher à Bamako une mission d’experts et parallèlement, la mise en place de deux audits de la Cour suprême et du Bureau du vérificateur général.
Leurs investigations ont permis de mettre au jour de graves entorses dans la passation de certains contrats. On cite par exemple le coût exorbitant de chaussettes facturées 10.000 francs l’une. Sur la centaine de milliards devant servir à l’acquisition de ces équipements militaires, le FMI a convenu avec le gouvernement « d’éliminer cette surfacturation de 29 milliards, ainsi que certaines dépenses qui n’ont pas été effectuées ». Lors du bilan de sa mission, le chef de la délégation du FMI, Christian Josz a salué l’effort et la disponibilité des autorités maliennes.
Selon lui, cette mission s’est bien déroulée et ouvre de bonnes perspectives pour la relance des relations entre le Mali et les institutions financières. Il y a quelques jours, le gouvernement a adopté une réforme sur la passation des marchés publics militaires pour les rendre plus transparents et contrôler les procédures en encadrant notamment le secret défense.
La question du déblocage des crédits toujours gelés sera examinée par Conseil d’administration du FMI en « décembre prochain ». Selon le FMI «les problèmes relatifs aux dépenses extra-budgétaires, liées à l’avion présidentiel ont été résolus».
Le gouvernement du Mali se dit optimiste quant au prochain décaissement décalé par le FMI en juin dernier. Mieux, le Mali a pris des engagements pour éviter à l’avenir les insuffisances relevées par la mission d’évaluation.
Le ministre de la communication, Mahamadou Camara.
« Je pense que le bilan est très positif. Le FMI lui-même l’a dit. Nous sommes parvenus à un accord. Cela témoigne de la qualité des relations entre notre pays et cette institution. Le gouvernement a pris des mesures vigoureuses sans même attendre l’arrivée du FMI. Nous avons diligenté des audits par le Bureau du Vérificateur général et la Cour suprême pour qu’on sache réellement ce qui s’est passé au moment de l’acquisition de l’aéronef et des équipements pour l’armée. Et ces audits seront publiés. Ceci est un engagement du gouvernement.
Deuxièmement, nous avons intégré dans le collectif budgétaire l’achat de l’avion. Lequel collectif a été voté par l’Assemblée nationale, donc c’est intégré dans le budget 2014.
Troisièmement, nous avons adopté en Conseil des ministres extraordinaire un projet de loi qui modifie l’article 8 du Code des marchés publics, qui restreint la manière dont les acquisitions sont faites dans ce cadre là, conformément au choix du FMI. Enfin, il y aura aussi un prochain collectif budgétaire qui va lui aussi intégrer les achats d’équipements pour l’armée. Ils nous disent qu’un accord a été trouvé, et que lors du Conseil d’administration du FMI qui va se tenir en décembre, il sera probablement décidé que le décaissement se fasse. Cela dit, je précise que la plus part des bailleurs de fonds qui avaient eux aussi décalé leur aide budgétaire ont annoncé qu’ils n’attendraient pas décembre, et que dès l’annonce qu’un accord serait fait, ils pourraient commencer leurs décaissements. Il s’agit de l’Union européenne et de la Banque mondiale ».