Depuis la mort de la fillette contaminée par le virus ébola, la ville de Kayes vit aujourd’hui avec le spectre de la maladie. Les mesures de prévention sont visibles, notamment les combinaisons hermétiques et les gels désinfectants.
La mobilisation est réelle dans la ville. A commencer par les hôtels et les lieux publics, où l’on propose des produits désinfectants. Le réflexe de se laver les mains s’est développé jusque dans les maisons. Tout le monde pense à la contamination par les liquides corporels. Désormais « on se touche avec les coudes ». Les personnes ayant été en contact avec la fillette ont été mises en quarantaine. C’est le cas de sa grand mère aujourd’hui accueillie à l’hôpital. Elle est installée sous une tente dressée pour l’occasion. On estime à 43 le nombre des personnes à risque désormais identifiées et rassemblées dans la localité.
L’obsession des autorités, des médecins et de l’OMS est de retrouver tous ceux qui ont été en contact avec la fillette. On en a retrouvé 3 à 30 kilomètres de la ville et une quinzaine à Bamako par où la fillette est passée lorsqu’elle venait de Guinée avec sa grand mère.
L’Organisation mondiale de la Santé surveille 82 personnes ayant été en contact avec la fillette . Parmi les 82 personnes recensées par les autorités pour avoir été en contact avec elle , figurent 11 soignants.
Trois représentants de l’OMS se trouvent déjà au Mali, pour évaluer la capacité des autorités locales à traiter d’éventuels cas d’Ebola, et cinq autres doivent les rejoindre.
Selon des sources diplomatiques, le Mali est mal préparé à une éventuelle multiplication des cas d’Ebola sur son territoire. L’idée de créer un centre de traitement à Kayes est en cours d’examen et 40 bénévoles ont été formés à la recherche des contacts des personnes contaminées, un élément jugé crucial pour endiguer la propagation de la maladie.
Les 82 personnes mise en quarantaine continuent à être surveillées car la période d’incubation de la maladie peut s’élever à 21 jours. Quant à la grand-mère, elle « va bien jusqu’à présent » selon l’OMS.
Le ministre de la santé en visite à Kayes aujourd’hui. Il s’est voulu rassurant. Selon lui, « les personnes en observation ne représentent aucun signe de la maladie ». Pour Ousmane Koné, « le dispositif de surveillance se renforce sur toute l’étendue du territoire ».
Le ministre de la santé joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Le dispositif est en train d’être continuellement renforcé avec un focus sur Kayes. Nous avons des équipes d’appui qui sont allées dans cette ville, composées d’équipes nationales comme les partenaires techniques et financiers qui ont l’expertise en la matière. Il y a du matériel qui est en train d’être acheminé. J’ai fait le déplacement ce matin sur Kayes pour me rendre compte du dispositif en place. Je peux assurer qu’il est en marche, et le renforcement continue.
Nous sommes en train de prendre des dispositions de renforcement sur toute l’étendue du territoire. Il fallait déjà marquer sur Kayes, orienter les priorités sur cette ville, où il y a eu le premier cas avéré. Dieu merci, aujourd’hui les autorités traditionnelles et administratives, le corps médical, ont fait un bon travail de collaboration. Et il n’y a pas de panique dans la ville. J’ai eu l’occasion de rencontrer les personnes en observation à Kayes, il n’y a pas de symptôme de la maladie. Notre souhait est qu’il en soit ainsi définitivement ».