La situation nutritionnelle au Mali demeure inquiétante. Le dernier rapport d’ OCHA indique qu’un enfant sur huit dans le pays souffre de malnutrition aiguë globale.
Plus de 13 % des habitants des 7 régions du Mali souffrent de malnutrition aiguë. Cette situation est considérée comme sérieuse dans la classification de l’OMS.
Les enquêtes menées depuis 2011 montrent que globalement la situation ne s’est pas améliorée depuis 4 ans. Malgré les efforts des organisations impliquées dans la lutte contre la malnutrition, le nombre des personnes prises en charge n’a pas cessé d’augmenter, passant de 130.000 à 370.000 durant cette période. De plus, OCHA note que l’urgence nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans reste forte. Ainsi cette année, les organisations alimentaires estiment à près de 500.000 les cas des enfants de 6 à 56 mois atteints de malnutrition aiguë. OCHA indique dans son rapport que les moyens prévus en 2014 accusent un déficit de 140.000 cas pour prendre en charge totalement les attentes de ces enfants.
Face à la situation d’insécurité alimentaire, les organisations humanitaires plaident pour des mesures d’urgence. Selon les spécialistes, la malnutrition rend vulnérable à de nombreuses infections.
Catherine Bessine, est chargée des questions de sécurité des aliments à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. Issa Fakaba Sissoko l’a rencontrée.
« La mauvaise production agricole a certainement un rôle important dans la problématique de sécurité alimentaire. Le fait que des aliments soient contaminés, c’est grave pour tout le monde. C’est grave pour ceux qui consomment suffisamment, mais c’est encore plus grave pour ceux qui sont en situation d’insécurité alimentaire, puisse qu’on sait que la malnutrition nous rend plus vulnérable à certaines infections. Les deux effets sont synergiques. Parce que d’un côté certaines micro-toxines ont un effet majeur sur le système immunitaire. L’être humain est frappé des deux côtés : à la fois du point de vue nutritionnel quantitatif, mais également du point de vue sanitaire. Donc, ce qui en résulte c’est un état de santé dégradé.
Au niveau de la FAO on a différents outils : des outils qui sont internationaux normatifs, comme la commission du « Codex-Alimentarius » qui fixe des normes ou des limites maximums de contamination. Elle permet d’aider chaque pays à avoir une référence pour pouvoir effectuer des contrôles et limiter l’accès au marché de denrées qui sont contaminées par différents types de problèmes ».