La dernière phase des négociations va s’ouvrir demain à Alger. Ce dernier round va débuter dans un climat tendu. C’est dans ce contexte qu’International Crisis Group lance une série d’ injonctions et de recommandations . Selon l’organisation un échec provoquerait un nouvel enlisement des discussions préjudiciable aux deux parties. Pour elle il n’est dans l’intérêt de personne de précipiter également la signature d’un accord incomplet.
Dans son rapport, International Crisis Group estime que les partenaires internationaux ne doivent pas s’associer à un accord bancal. L’organisation interpelle aussi le gouvernement pour l’alerter que plus l’absence de l’administration se prolonge au Nord, plus il sera difficile de restaurer pleinement la présence de l’Etat.
Le rapport pointe aussi la Coordination des mouvements de l’Azawad, et la persistance de l’insécurité au Nord qui entame leur crédit politique et diplomatique depuis les événements de mai dernier à Kidal.
International Crisis Group fait une série de propositions en particulier à l’Algérie, notamment de prendre le temps de la négociation, et pour cela, trouver au préalable un accord intérimaire portant exclusivement sur le renforcement du cessez-le-feu, par le biais, par exemple, du renforcement des patrouilles mixtes.
L’organisation préconise aussi d’aborder ouvertement la question des relations conflictuelles au sein des communautés du Nord , en vue de concevoir des institutions politiques et sécuritaires garantissant une répartition équitable et acceptable des ressources et des responsabilités politiques.
Enfin, Crisis Group recommande de s’entendre sur un mécanisme de consultations populaires organisées avant la finalisation de l’accord de paix et prévoir un mécanisme de validation solennelle de cet accord passant par un vote du parlement malien réuni en session extraordinaire ou un vote organisé au niveau des régions concernées.
Selon l’auteur du rapport Jean Hervé Ezequel, ce document vient rappeler qu’il ne sert à rien de se précipiter pour obtenir un accord quine repose pas sur une base solide . Le plus important, aujourd’hui, est de trouver un compromis qui prendrait en compte les questions sécuritaires.
Jean Hervé Ezequel joint par Sékou Gadjigo
« Il y a deux choses qui sont importantes pour nous. C’est vrai qu’on dit aujourd’hui qu’il faut absolument signer vite parce que d’un point de vue sécuritaire qu’il y a beaucoup trop de troubles et beaucoup trop de risques d’un d’un nouvel éclatement au nord. Mais je crois qu’il faut faire attention. C’est pas en signant un accord trop rapidement qu’on va régler la sécurité. Ce qu’il faudrait, c’est en fait une sorte d’accord intermédiaire portant essentiellement sur les questions sécuritaires. Et ensuite une chose aussi très importante c’est d’avoir véritablement des discussions inclusives et d’avoir un accord qui va satisfaire le maximum de communautés, le maximum d’intérêts au Mali. Pour cela, il faut associer au plus tôt les communautés et aussi pourquoi pas essayer de penser dès à présent à un mécanisme de validation et de consultation, par exemple le vote du parlement réunis en congrès extraordinaire ou une sorte de rotation organisée au niveau des régions ».