Le Fonds Monétaire International a débloqué hier son aide au Mali. Celle ci était gelée depuis six mois en raison de la mise au jour d’ « irrégularités » budgétaires, dont l’achat de l’ avion présidentiel pour 40 millions de dollars et la surfacturation de contrats d’équipements militaires.
Le réchauffement des relations entre Bamako et le FMI se traduit par le versement de près de 12 millions de dollars de prêts. Le Mali avait obtenu en décembre 2013 une ligne de crédit totale de 46 millions de dollars auprès de l’institution, déboursable par tranches successives.
Les versements ont été interrompus en mai après la mise au jour de « graves irrégularités » dans la gestion des finances publiques. Le dégel devrait accélérer le retour des grandes institutions internationales qui ont déjà débloqué près de « 2 milliards de dollars » et constituent actuellement le principal moteur de l’activité économique du pays. Selon le chef de mission du FMI au Mali, Christian Josz les combats qui continuent dans le nord ne menacent pas la reprise mais ils « n’aident pas » à rétablir la confiance des investisseurs. L’épidémie d’Ebola, pourrait être potentiellement plus dévastatrice si elle n’était pas contenue rapidement. « Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact économique » d’Ebola au Mali, a déclaré Christian Josz.
Selon les projections du FMI, la croissance économique du Mali devrait atteindre 5,8% cette année, après 1,7% en 2013, avant d’accélérer l’année prochaine à 6,6%.
Ce décaissement signifiera-t- il la fin de la brouille entre le Mali et le FMI ? Pour l’économiste Etienne Sissoko, on peut le penser, en tout cas jusqu’à la prochaine visite de la mission du FMI prévue pour Mars 2015. Selon le chercheur du centre d’analyse politique et économique, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour parler d’une reprise de la coopération qui va donner un coup d’accélérateur à la relance économique.
Il est joint au téléphone par Sékou Gadjigo
« On peut dire que c’est la fin de la brouille, en tout cas avant mars 2015, début de la prochaine mission du FMI et du contrôle effectif des recommandations qui ont été émises à la fin de cette première phase. Un ensemble d’engagements avait été pris par le Mali à savoir la révision du code des marchés, l’audit et la publication des rapports et également la sanction des auteurs des malversations et détournements qui ont été décelés dans les différents rapports. Donc il est question pour le Mali de mettre en pratique ces différentes recommandations qui ont été émises par le FMI. Aujourd’hui nous pouvons dire que toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions dire que la coopération a véritablement repris. Et ce déblocage de fonds va permettre de relancer le budget d’investissement qui avait été charcuté à plusieurs endroits et de permettre également de réviser le taux de croissance qu’on s’était fixé ».