Une vingtaine de soldats de la mission de l’ONU au Mali, maintenus en quarantaine trois semaines à la clinique Pasteur de Bamako ont été autorisés à quitter l’établissement. Aussitôt les deux automitrailleuses et les casques bleus qui montaient la garde devant l’établissement sont partis.
Ces soldats avaient été initialement admis pour être soignés de blessures reçues dans le nord, où ils étaient stationnés. Le traitement de ces blessures se poursuivra dans leurs pays d’origine, qui n’ont pas été précisés. Les militaires avaient été maintenus à l’isolement dans la clinique, avec d’autres patients et le personnel, pendant trois semaines après la mort d’un infirmier atteint d’Ebola. Il avait été contaminé par un imam venu de Guinée voisine. L’imam a contaminé directement ou indirectement sept personnes, dont cinq sont mortes.
« Ayant tous été placés sous observation, les soldats de la Minusma n’ont pas présenté de symptômes de la maladie, ils ont donc quitté l’établissement », a déclaré le porte-parole de la mission. Aucune des autres personnes placées en quarantaine dans la clinique n’a développé de symptômes.
L’hospitalisation du patient guinéen atteint d’Ebola à la clinique Pasteur avait suscité une grande colère au sein de la société civile qui a demandé l’ouverture d’une enquête. Après la levée de la quarantaine, elle revient à la charge et demande que la lumière soit faite sur cette affaire afin de situer les responsabilité.
Maître Moctar Mariko est le Président de l’Association malienne des droits de l’Homme et membre du Forum des organisations de la société civile. Il a été joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« Nous voulons que le gouvernement continue à ouvrir une enquête pour qu’il ait un éclaircissement total sur ce qui s’est passé. Nous voulons savoir comment le ressortissant guinéen est rentré au Mali ? Il est rentré sous quel diagnostic ? Est-ce qu’on a caché cette maladie aux Maliens ? Qui et qui ont permis à ce monsieur de franchir la frontière, pour accéder à la clinique Pasteur ? Et ensuite nous voulons demander au gouvernement de poursuivre ceux qui ont commis cette forfaiture, cet acte ignoble parce que c’est la vie de toute la nation malienne qui était en danger avec ce virus Ebola. Donc, nous avons droit à cette information de la part non seulement de la clinique Pasteur, mais aussi des autorités. Et s’il n’y a pas de réelle volonté politique pour aller à l’information, dont nous avons besoin, nous allons prendre nos dispositions, on va se réunir et adopter la stratégie qu’il faut ».
Selon le dernier bilan de la situation d’Ebola publié par le ministère malien de la santé, aucun nouveau cas n’a été pour le moment enregistré.