Alors qu’elles étaient initialement prévues du 15 au 20 novembre 2021, les assises nationales de la refondation ont été reportées. Elles se tiendront finalement du 20 au 26 décembre prochain. Le ministre de la refondation de l’Etat l’a annoncé ce mercredi au sortir du conseil de cabinet présidé par le Premier ministre Choguel Kokala Maiga. Ce nouveau calendrier ne semble pas convaincre pour autant certains partis politiques qui restent catégoriques, Ils estiment que ces assises sont insensées et inopportunes.
Le ministre de la refondation, explique que ce report vise à permettre une large concertation entre les acteurs avant les assises proprement dites.
Le parti rassemblement pour le Mali RPM, estime que ces assises souffrent d’un manque d’inclusivité dès leur conception. Leur report cache une intention de prolonger la durée de la transition, affirme Boubacar Touré, secrétaire politique du RPM. « Tout cela c’était afin d’éviter une gestion sélective de l’opinion nationale. Les assises nationales telles que dites assises pour la refondation ne sont que la poudre aux yeux », déclare-t-il. Et le secrétaire politique de l’ex parti présidentie de mettre en garde « s’ils veulent faire cavaliers seuls, ils comprendront que le Mali n’appartient à aucun des Maliens plus que les autres ».
Même lecture du côté du Parena, (parti pour la renaissance nationale). Pour ces responsables, ce report vise à maintenir les autorités de la transition à leurs postes. « Faire à la date d’aujourd’hui ou dans un an. C’est un peu la même chose. Parce que nous ne voyons pas la nécessite de la tenue des assises nationales. Ce qui est attendu des assises, tout est déjà dans le DNI (Dialogue National inclusif)», martèle Djiguiba Keita, secrétaire général du Parena qui rappelle que les acteulles autorités ont elles-mêmes reconnu cela. « Ils ont eux-mêmes, dit que ce dialogue a tout dit, a tout balisé, a pris de bonne résolution ». Et Djiguiba Kéita de conclure « il suffit d’appliquer ces recommandations. On n’a pas besoin de perdre du temps, on n’a pas besoin de perdre de l’argent pour cela ».
Il faut préciser que ce report concerne la phase finale des assises nationales. Le calendrier des phases locales communales et régionales reste inchangé. Elles débuteront du 25 au 31 octobre, pour les communes et les cercles. Et du 1er au 7 novembre pour les régions, le district de Bamako, et la diaspora.
Des diplomates de l’ONU attendus pour échanger avec les autorités maliennes
Une mission du Conseil de sécurité de l’ONU attendue à Bamako, du 23 au 24 Octobre 2021. La mission sera conduite par Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine ainsi que ses homologues du Niger et de France à l’ONU. La délégation devrait aussi comprendre les ambassadeurs adjoints de la Chine, de la Russie et de l’Inde. Selon des sources proches de la mission de l’ONU au Mali, ces diplomates viendront échanger avec les autorités de la transition sur la situation au Mali.
Avec les autorités de la transition, les diplomates onusiens aborderont des sujets tels que: l’organisation des élections, la situation sécuritaire, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la fin de la transition. Selon des sources diplomatiques citées par l’AFP, ce déplacement vise à « soutenir les organisations régionales comme la CEDEAO ».
Aussi, indiquent-elles, « il s’agira d’insister sur le respect des délais électoraux. Et si ce n’est pas possible, avoir au moins un calendrier réaliste ». Cependant, assure le Conseil de sécurité, « cette visite n’équivaut pas à cautionner les coups d’État au Mali ». Cette mission du conseil de sécurité de l’ONU au Mali intervient une semaine après celle du Président en exercice de la CEDEAO.
Dans son dernier rapport trimestriel le secrétaire général des Nations Unies a dénoncé le retard pris dans les préparatifs des élections au Mali.
Il faut rappeler que le chronogramme initial de la transition prévoit les élections présidentielles et législatives en février 2022. Mais le Premier ministre de la transition a déclaré récemment que celles-ci pourraient être reportées.