75 % des dons de sang rsont éffectués par des donneurs par compensation. Alors que les donneurs bénévoles représentent aujourd’hui que 23%,déplorent les responsables du centre national de transfusion sanguine.
“Le don du sang, un acte hautement charitable”. Mais présentement au Mali, le don volontaire de sang se fait rare. Les volontaires ne représentent que 23 % selon les responsables de la banque de sang. Pour eux, ce taux est inférieur à la demande. Pour preuve lorsque nous nous sommes rendus au centre national de transfusion sanguine en commune II du district de Bamako, vers 10 h, il n’y a pas assez de monde. Les quelques demandeurs de sang attendent impatiemment d’en avoir.
« J’ai un enfant malade. Il souffre de la drépanocytose forme SS qui provoque fréquemment des manques de sang. Parfois, nous avons des donneurs de sang, parfois non », regrette une dame en quête de poche de sang pour son enfant. « Ma femme enceinte de sept mois a besoin de deux poches de sang. Nous n’avons qu’une poche. Pourtant je suis venu personnellement donner du sang », déplore un autre demandeur de sang.
Donner du sang pour sauver des vies
Après une heure d’attente, nous avons rencontré deux donneurs volontaires. Ceux-ci regrettent le faible taux enregistré par le centre.
« Depuis 2014, je fais des dons de sang », témoigne un donneur volontaire. Il affirme avoir reçu une carte permettant à sa famille d’avoir des poches de sang facilement. « D’après les docteurs, à chaque don, tu sauves une vie », se réjouit-il. « Je suis à mon 38e don comme ça. Je viens d’en faire. Après j’active une alarme qui me rappelle de revenir dans trois mois », indique un autre donneur volontaire
Pour les responsables du centre national de transfusion sanguine, plusieurs facteurs expliquent cette baisse de don volontaire, notamment le manque d’information et de sensibilisation. « On a fait une enquête auprès de la population de Bamako. Il y a certains qui refusent de venir donner leur sang à cause de leur statut sérologique. D’autres disent qu’ils ont peur de l’aiguille. Il y a des gens qui disent aussi qu’ils ne supportent pas de voir le sang », explique Anassa Traoré, Chef du service de communication du CNTS. « Ce qu’il faut faire encore, c’est de financer la communication. Car au moment où je parle, on n’a pas de budget de communication », recommande-t-il.
Les responsables de la banque de sang affirment que le don de sang est gratuit. Mais les demandeurs sont soumis à des analyses qui varient entre 3 000 et 5 000 F CFA.