Un projet de loi portant loi électorale a été adopté ce mercredi 24 novembre 2021 par le Conseil des Ministres. Dans son communiqué, le gouvernement indique que ce texte est le résultat d’une démarche consensuelle et inclusive. Mais des partis politiques déplorent déjà la démarche et émettent des réserves.
En attendant la tenue des prochaines élections dont les dates ne sont toujours pas connues, un nouveau projet de loi a été adopté par le gouvernement. Ce texte suscite déjà des polémiques. Des responsables de parti politique pensent que cette relecture de loi vise à éviter toute crise liée à l’organisation des élections. C’est le cas de Mamadou Dicko, membre de l’URD. Selon lui toutes les crises que le Mali a connues trouvent leur source dans la mauvaise organisation des élections et l’insuffisance des textes. « Il y a des innovations majeures, notamment la notion du scrutin proportionnel. C’est une demande forte de l’ensemble des acteurs politiques », estime Mamadou Dicko. Il salue aussi le fait que « les dépenses électorales vont être limitées ». Pour M.Dicko, cette stratégie participe à la « moralisation de la vie publique ». « C’est ce dont le pays en a urgemment besoin », conclut-il.
D’autres groupements politiques ne sont pas rassurés
Les responsables des partis et regroupements politiques réunis au sein du cadre d’échange pour une transition réussie reconnaissent la nécessité de réviser la loi électorale. Mais, ils émettent des réserves sur l’aboutissement du processus dans le temps imparti à la transition. Pour ces partis politiques, le gouvernement doit transmettre au Conseil national de transition le premier projet de loi élaboré au mois de mai par la majorité des partis politiques et de la société civile. « Ces réformes ne pourront pas passer tant que ça ne passe pas dans la constitution », déclare le secrétaire politique du Yelema et membre du cadre d’échange « Par exemple si vous prenez la proportionnelle, les élections législatives sont surtout régies dans la constitution. Le mode de scrutin est dans la constitution » explique Hamidou Doumbia. « Vous ne pouvez pas changer la loi électorale sans changer la constitution », ajoute-t-il. Et le secrétaire politique de Yelema de prévenir « Si on l’élabore ça risque d’être rejeté par la cour constitutionnelle »,indique le secrétaire politique du Yelema.
En plus des innovations que ce projet de loi apporte pour une meilleure organisation des élections, il consacre également la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections, chargée de l’organisation et de la gestion de toutes les opérations électorales et référendaires .
« Il faut un consensus autour du projet »
Pour Abdoulaye Guindo, coordinateur de la plateforme Benbéré membre de la Synergie des Organisations de la Société civile pour les Élections au Mali, Synergie 22, le gouvernement doit réunir la majorité des partis politiques et des regroupements de la société civile autour de ce projet de loi avant son adoption. Il estime que cette inclusivité permettra à cette nouvelle loi électorale d’être mieux respecté et d’éviter les crises post électorales.