15 pays européens et le Canada condamnent le « déploiement de mercenaires russes » au Mali
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15 pays européens et le Canada condamnent le « déploiement de mercenaires russes » au Mali

La France et quinze autre pays occidentaux condamnent « l’arrivée imminente au Mali du groupe paramilitaire russe Wagner ». Ils l’ont fait savoir dans un communiqué, ce jeudi 23 décembre 2021. A ce stade, les autorités maliennes n’ont pas encore réagi à cette condamnation.

Ces pays occidentaux sont l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la France, l’Italie, la Lituanie, le Norvège, les Pays Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suède. Ils indiquent que les paramilitaires russes de la société Wagner sont déjà au Mali. Ces pays justifient cette présence par les rotations aériennes, l’installation d’un camp d’accueil sur l’aéroport de Bamako et l’arrivée à Bamako de géologues russes associés à Wagner.

Selon ces 16 pays, « ce déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale et mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali ».

« Cette arrivée de Wagner peut menacer l’Accord d’Alger »

Dans le communiqué, en date de ce jeudi 23 décembre 2021, ils indiquent que cette arrivée de Wagner peut « menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, entraver les efforts de la communauté internationale dans la protection des civils et dans son soutien aux forces armées maliennes ».

Dans ce même document, ils reprochent aussi aux autorités maliennes de vouloir « utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers, au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics ». Ils invitent également les autorités de la transition à entreprendre des réformes et à rétablir l’ordre constitutionnel en tenant les élections aux dates indiquées.

Silence radio du côté des autorités maliennes

Le gouvernement malien n’a pas réagi pour le moment sur cette déclaration de la France et ses pays partenaires. Mais la semaine derrière, le ministre des affaires étrangères avait déploré les attaques orchestrées autour du groupe paramilitaire russe. Abdoulaye Diop a qualifié « l’affaire Wagner d’une sorte de chantage sur l’État malien pour l’empêcher de travailler avec d’autres partenaires ».

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Pour des spécialistes des questions sécuritaires « cette condamnation collégiale des pays européens amplifie la rumeur de la présence de Wagner au Mali ». Cependant, pour Ibrahim Maïga, il y a des zones d’ombre quant à la nature du contrat avec cette force, son effectif, et même son probable déploiement. L’analyste craint aussi une escalade des tensions diplomatiques entre le Mali et ses partenaires.

Ibrahim Maiga, chercheur indépendant sur les questions de paix et de sécurité au Sahel :

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