« Nous ne cèderons pas à la panique », « Non au dictat de la France et de la CEDEAO ». Ce sont quelques slogans qu’on pouvait lire sur des pancartes ce vendredi (14/01/22) à la place de l’indépendance de Bamako. Des milliers de Maliens ont ainsi répondu présents à l’appel des autorités de la transition. Celles-ci avaient demandé lundi dernier une mobilisation nationale contre les sanctions de la CEDEAO.
Cette mobilisation a eu lieu dans de nombreuses localités du Mali. A Bamako, capitale du pays, la cérémonie a débuté par la grande prière de vendredi, aux environs de 13h, dirigée par l’imam Oumarou Diarra, un des membres du gouvernement. Des minutes plus tard, beaucoup d’autres officiels ont commencé à arriver. Des membres des groupes armés signataires de l’accord pour la paix, des partis politiques et de la société civile étaient sur place. Le président de la transition, Colonel Assimi Goita, n’a pas participé à cette manifestation. Du côté des leaders religieux aussi, le président du Haut Conseil Islamique, Cherif Ousmane Madani Haidara, et son prédécesseur Mahmoud Dicko étaient absents. Le Cherif de Nioro du Sahel, Bouye Haidara a envoyé une lettre aux organisateurs.
« Nous sommes très mécontents de la décision de la CEDEAO »
Les citoyens lambda se comptaient par milliers. Certains ont été asphyxies avant d’être secourues par la protection civile. Des masques ont été distribués, mais difficile de parler de respect des mesures barrières sur le site. « Je suis là pour soutenir mon pays », a affirmé un des manifestants. « Nous voulons montrer à la CEDEAO que nous, Maliens, sommes très mécontents de leur décision », a ajouté un autre. « On a compris que la fraternité dont elle parle n’est pas sincère. Nous voulons que la CEDEAO sache raison garder », a témoigné un jeune homme présent à la mobilisation. « C’est à nous, les maliens, de choisir la durée de la transition », a martelé un autre citoyen.
Certaines choses ne marchent pas au Mali, déclare le PM
Certains participants ont aussi demandé aux autorités maliennes « de négocier avec la CEDEAO ». Dans son discours, le Premier ministre de la transition a déclaré que « la communauté internationale doit comprendre qu’il ne faut pas se tromper de peuple ». Choguel Kokala Maïga ajoute que certaines choses ne peuvent pas marcher au Mali. « Nous n’avons peur que de Dieu et du peuple malien », a-t-il affirmé.
Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre de la transition :
A l’intérieur et à l’extérieur du Mali, la mobilisation a eu lieu dans de nombreuses autres localités. De Kita dans la région de Kayes en passant par Mopti et Ménaka notamment, de nombreuses populations ont exprimé leur mécontentement. Pour elles, ces sanctions contre le Mali sont « illégales et inhumaines ». Certains ont aussi profité de cette manifestation pour demander « une monnaie propre pour le Mali ». Quelques-uns ont appelé au calme et à la solidarité entre maliens et africains.
En plus du Premier ministre, les autres membres du gouvernement qui ont pris la parole ont salué la forte mobilisation du peuple malien ce vendredi. Ils assurent qu’ils trouveront une « solution diligente » à cette situation. Il faut souligner qu’ à Bamako, des ressortissants d’autres pays notamment le Sénégal ont participé à la mobilisation.